Nîmes
Société
Par Chay Christophe
Publié le 12/09/2019 à 17:07

235 000 personnes analphabètes en Occitanie : Carré d'art s'engage

Ne pas savoir écrire, compter, lire... Un fléau que le gouvernement tente d’enrayer. Une commission spécifique a été créée au sein de l’assemblée nationale pour mieux adapter les outils du quotidien. À Nîmes, la bibliothèque du Carré d'art s'est engagé à l'occasion de la semaine de lutte contre l'illetrisme. 

Mardi matin a été ouvert à l’accueil du Carré d’Art Jean-Bousquet un espace spécialisé en direction des publics en apprentissage de la langue française ou en situation d’illettrisme. Intitulé « Facile à lire », cet espace regroupe 150 ouvrages auparavant disséminés dans les différents étages de la bibliothèque de Carré d’art. Identifiés avec trois niveaux de difficulté de lecture, ces ouvrages sont destinés à un vaste public, avec comme point commun leur facilité d’accès.


Un panel varié de livres classiques, romans, bandes dessinées, documentaires, magasines, livres audio ou CD, tous choisis sur la base d’un partenariat étroit entre les équipes de la bibliothèque Carré d’art et l’association Ceregard, impliquée en cette semaine nationale de lutte contre l’illettrisme. Un panel varié qui va jusqu’au support numérique, avec l’accès à des programmes de français adaptés, depuis une tablette personnalisée au nom de l’espace « Facile à lire ».


C’est au sein du grand auditorium du Carré d’Art Jean-Bousquet que s’est tenu ce mardi 10 septembre l’ouverture de la journée dédiée à la lutte contre l’illettrisme, en partenariat avec l’entité associative Ceregard. Un colloque initial a posé la question « quels cheminements pour oser réapprendre en situation d’illettrisme », dirigé par Anne Vinérier, spécialiste du sujet. Au sein du réseau associatif « La Chaîne des savoirs », celle-ci est allée à la rencontre de plusieurs personnes en situation d’illettrisme.


Au côté de Ceregard et de Carré d’art a été ouvert l’espace « Facile à lire », afin d’accompagner les personnes concernées par les questions de savoir-lire, savoir-écrire, savoir-compter, à une époque où l’illettrisme est combattu, à l’instar de l’illectronisme (non-maîtrise des outils numériques). A la tribune, plusieurs personnes ont parlé de leurs expériences, faisant souvent preuve de pudeur, tant le regard des autres était difficile à soutenir. Un fléau que la Région Occitanie tente d’enrayer, notamment à travers le dispositif Lectio, destiné à tous types de publics, jeune, plus ancien, déscolarisé ou autre…  


Dans le Gard, l’association Ceregard s’appuie sur 600 professionnels et bénévoles afin d’aider et d’accompagner 10.000 bénéficiaires. Selon les spécialistes de la lutte contre l’illettrisme, il est possible d’apprendre à lire à 70 ans comme à l’âge de 20 ans. Une action d’ampleur nationale qui compte une commission spécifique au sein de l’Assemblée nationale dont la présidente était présente pour clôturer le colloque. En France, les départements les plus touchés par l’illettrisme sont La Réunion, la Guyane et Mayotte, ainsi que le nord de la France sur le territoire métropolitain.  En 2019, 7% des Français, soit 2,5 millions de personnes sont en situation d’illettrisme, 235 000 en occitanie : plus d’1 jeune sur 10 est en difficulté de lecture ; 1 entreprise sur 2 déclaré avoir été confrontée à des salariés en situation d’illettrisme. Seul  1 % d’entre eux apprennent à lire et écrire.