Montpellier
Traditions
Par Khiati Fatima
Publié le 19/07/2018 à 19:52

30M€ débloqués pour préserver les traditions camarguaises

Didier Vellas est manadier au Crès, dans l’Hérault. Son secteur se porte mal. Perte de label, problème de location des taureaux pour les courses camarguaises… Financièrement, ce manadier ne s’en sort pas. Deux problèmes se posent  : la vente ou l'achat de la viande en AOP Taureau de race Camargue. 

L'abattoir Alazard et Roux de Tarascon (13) est le seul habilité à abattre leur taureau pour que la viande soit en AOP. Cet abattoir en monopole total fixe les prix seul, sans concurrence, et il est en redressement judiciaire. C'est un soucis pour cette viande bio ou en élevage extensif, faible en matières grasses et qui a tout pour plaire. 

Mais aussi le prix de location de ses taureaux pour le spectacle de la course camarguaise. Les soucis récents de la discipline (démission président FFCC), vieillissement du public, absence de vedettes coté raseteurs, et mauvaise communication et lisibilité de la discipline entraînent une désaffection du public qui se répercute sur le prix de location de ses taureaux.


"Élever un taureau jusqu'à l'âge de 5 ou 6 ans voire plus et ne le voir louer que 300 euros, ce n'est pas assez et ne couvre aucunement les coûts de son élevage  et même ceux de son acheminement jusqu'aux arènes (camion, tri le matin, gazoil, chauffeur etc ... )", répond Didier Vellas. 


Alors il propose comme solution d’ouvrir plus d’abattoirs AOC, mais aussi une revalorisation des traditions camarguaises. Et justement, la Région souhaite préserver les richesses du territoire. Elle s’est engagée ce jeudi à débloquer 30M€ de plus. En Occitanie, près de 800 courses camarguaises sont organisées chaque année.