Toulouse
Santé
Par Gélinier Kevin
Publié le 13/02/2019 à 16:00

45 personnes portent plainte après avoir retrouvé du glyphosate dans leurs urines

45 justiciables ont déposé plainte individuellement ce mercredi au Tribunal de Grande Instance de Toulouse après avoir retrouvé dans leurs urines une concentration importante de glyphosate, un composant du désherbant RoundUp de Monsanto (désormais Bayer), qualifié de "probablement cancérigène par l'Organisation mondiale de la Santé". Des plaintes pour "mise en danger de la vie d'autrui", "tromperie aggravée" et "atteinte à l'environnement". 

Fin décembre, ces habitants ont fait constater par huissier les résultats de leurs analyses effectuées par un laboratoire allemand indépendant. Tous présentaient des taux significatifs avec en moyenne 1,113 microgramme de glyphosate/litre, alors que la règlementation fixe un seuil maximal à 0,1 mircrogramme.  

Ces plaintes s'ajoutent à celles déposées dans 4 villes françaises, notamment à Foix (Ariège). 


Selon Claire Dujardin, correspondante de maître Tumerelle, qui a initié les plaintes à Valence, "le délai de réponse est très variable. Cela pourrait osciller entre 6 mois et un an", selon l'avocate toulousaine qui précise que "les plaintes des 4 villes devraient être centralisées et traitées à Paris.


Les personnes visées par ces plaintes sont les PDG et membres des conseils d’administration des groupes qui fabriquent des pesticides à base de glyphosate (Bayer-Monsanto, Barclay Chemicals, Adama France, Agrifar), ainsi que les décideurs et les organismes qui l’ont autorisé, dont la Commission européenne et l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail).

Emmanuel Macron avait annoncé une sortie totale du glyphosate en 2021, avant que les députés ne refusent en mai dernier de l'inscrire dans la loi agriculture et alimentation. Lors de son récent déplacement dans la Drôme, le chef de l'Etat a indiqué que la France ne pourrait pas à s'en passer à 100% d'ici 3 ans.