Aimargues
Santé
Par Chay Christophe
Publié le 25/06/2018 à 13:44

Aimargues : Les vignerons bio en lutte contre la flavescence dorée

Ici dans les vignes bio d’Aimargues, on se bat contre la flavescence dorée. Cette maladie importée des Etats-Unis est en recrudescence en Occitanie. Ce fléau mortel est transmis par la cicadelle, un insecte qui pique la souche.Les vignerons bio ont beaucoup de mal à éradiquer l'insecte, car un seul produit est autorisé pour le traiter en respectant le label. C’est le pirèthre... Un insecticide naturel mais dont l'efficacité reste variable.

Au domaine de Valescure, les vignobles Guiraud sont composés de deux domaines biologiques répartis sur une quarantaine d’hectares en IGP « Sable de Camargue » et 80 hectares dédiés à une IGP Oc en mono-cépage sur les plaines d’Aimargues : Chardonnay, Sauvignon, Muscat petit grain et Gewürztraminer pour les Blancs, Merlot, Pinot noir, Cabernet-Sauvignon et Grenache pour les Rouges, Grenache et Syrah pour les Rosés. Le Domaine de la Fourmi, situé à Aigues-Mortes, ne produit que du Gris. En effet ses 45 ha de sol sablonneux ( Rhodanien) planté avec du grenache Gris, du Cinsault, du Cabernet-Sauvignon ainsi que du Merlot produisent un vin typique de la région l'IGP Sable de Camargue. Une exploitation viticole qui doit défendre son label « bio » tout en se protégeant des attaques du mildiou et de la flavescence dorée, nouveau fléau qui a fait son apparition il y a une vingtaine d’années dans les vignes de l’Europe méridionale.


Une bactérie phytoplasme portée par un insecte, la cicadelle - lui-même venu des Etats-Unis et des grands lacs du Canada suite à l’importation de porte-greffe - dont les ravages sur les vignes sont majeurs eu égard à son fort développement. Un traitement en trois phases est donc obligatoire pour éradiquer la cicadelle - lorsqu’elle est encore à l’état larvaire et pas en mesure de voler - mais entièrement contrôlé et encadré par les services de l’Etat, via notamment les entités départementales du FEDON - Fédération de défense contre les organismes nuisibles - et les Chambres de l’Agriculture. En 2017, 30.000 souches ont été touchées par la flavescence dorée sur l’ancien territoire régional du Languedoc-Roussillon.


Un traitement qui passe également par l’arrachage des souches de vignes déjà contaminées par l’insecte. Au sein de l’exploitation, un appareil pulvérisateur et récupérateur doit favoriser la protection de l’environnement - du fait d’un produit de traitement entièrement naturel, le pyrèthre - et le maintien du label bio. Une sauvegarde du label également de mise sur le traitement contre le mildiou, à base de cuivre, qui demeure le métal autorisé en bio et le plus efficace pour lutter contre le mildiou. Avec une utilisation plafonnée à 6 kilos par hectare sur une période de 5 ans, le viticulteur opte pour une utilisation par demi-doses du cuivre, afin d’en intensifier la fréquence de traitement, notamment après les récentes périodes de pluie, favorables au développement de cette maladie cryptogamique à partir de 15 degrés.