Elle a créé plus d’une centaine de pièces et dirigé les plus grands noms de la danse : connue en tant que danseuse et chorégraphe, l’américaine Carolyn Carlson est aussi peintre et poète. Du 23 mars au 31 mai, elle expose une centaine de ses dessins et calligraphies au Musée Toulouse-Lautrec d’Albi. Un travail dans lequel elle tente de capter l’essence du mouvement et qui fait écho à l’œuvre de Toulouse-Lautrec, qui a largement célébré les danseuses de la fin du XIXe siècle.
Carolyn Carlson ne parle qu’avec des gestes. Rien d’étonnant pour cette célèbre danseuse et chorégraphe, passée par l’Opéra de Paris dans les années 70. Mais c’est en tant que peintre qu’elle est accueillie au Musée Toulouse-Lautrec, où une centaine de ses dessins et calligraphies sont exposés. « J’ai commencé ce travail dans les années 60, en découvrant le zen. Je suivais un cours de méditation. On avait une page vierge, un pinceau plein d’encre, on inspirait et on jetait un seul coup de pinceau. »
À la recherche du mouvement parfait
Tout chez Carolyn Carlson est tourné vers la spiritualité. Elle qui qualifie volontiers sa danse de « poésie visuelle » a toujours trouvé dans les arts plastiques une source d’inspiration. : « C’est comme une danse ! Je danse sur le papier. C’est la base de mon travail. Et quand j’écris sur du papier, c’est comme de la méditation, une méditation active. "
Son obsession : la recherche du mouvement parfait, qu’elle cherche à reproduire dans ses dessins. « Si je fais un geste, là, ça y est, il a disparu. Mais si vous regardez ce geste-là, qui est exposé, il reste sur le papier."
Le mouvement et la danse : c’est bien ce qui rapproche, à plus d’un siècle d’écart, l’oeuvre de Carolyn Carlson et celle de Toulouse-Lautrec. « La danse, les danseuses, l’action. Toulouse-Lautrec aimait les femmes qui dansent le French-Cancan et j’aime son regard sur la danse. » explique l'artiste.
Pour Danièle Devinck, conservateur en chef du musée, cette exposition s'intégrait parfaitement dans le cycle sur la danse et le mouvement célébré cette année : « En 2018, on célèbre le 150e anniversaire de la naissance de Jeanne Avril, danseuse et égérie de Toulouse-Lautrec, et il me semblait intéressant, dans la droite ligne du fil conducteur sur la danse et le mouvement, de montrer les travaux d’une danseuse contemporaine afin d’avoir une écriture 20e voire 21e siècle à côté de celle de Lautrec qui est de la fin du 19e siècle »
L’exposition « Carolyn Carlson, la femme peinte » est à découvrir jusqu’au 31 mai.
