Alès
Culture
Par Chay Christophe
Publié le 06/07/2018 à 14:42

Alès : L'incroyable histoire d’un olivier millénaire

Il y a 35 ans, Bernard Pical apprend de la part de confrères pépiniéristes valencians que cinq oliviers millénaires implantés sur le chantier d’une autoroute dans la province de Cuenca (Espagne) sont voués à l’arrachage.

Amoureux des arbres et de l’horticulture, le pépiniériste de Marguerittes négocie le rachat des cinq arbres avec la société d’autoroute espagnole et finit par en faire l’acquisition en 1985 avant de les rapatrier en France. Certains sujets sont immenses, présentant des couronnes de végétation de près de 27 mètres et nécessitant des convois exceptionnels.


L’année suivante, Bernard Pical réhabilite les arbres et en replante trois à la demande du Conseil général du Gard sur la rive gauche du Pont-du-Gard en 1988. Deux ans plus tard, une datation au carbone 14 révèle l’âge canonique de ces pièces d’histoire : les cinq oliviers frères ont aujourd’hui 1.182 ans, continuent d’avoir une végétation en parfait état de marche et portent des fruits. L’un d’eux est même exposé au Grand Palais, à Paris, avec Bernadette Chirac comme marraine, avant d’être récemment replanté au coeur de la coeur d’un hôtel particulier du XVIe arrondissement de la capitale. Une opération spectaculaire nécessitant l’usage de grues afin de faire passer l’olivier millénaire par les airs, à 78 mètres, au-dessus des immeubles où il allait trouver sa nouvelle terre. Un arbre dont le propriétaire dit qu’il est aujourd’hui le plus vieil arbre de Paris.


Le cinquième et dernier olivier, toujours en pot, avec une croissance « bonzaïfiée », ne retrouvera pas la terre même s’il trône aujourd’hui en majesté à l’entrée du Parc des Camellias de la Prairie. Véritable « ambassadeur de Méditerranée », le vénérable arbre est entouré d’un moulin à huile et de deux meules datant du XVIe siècle, ainsi que de deux moulins à cônes du XIIe. Un ancêtre amené à se déplacer et dont Bernard Pical dit qu’il est le seul arbre immortel : « en Grèce, j’ai vu des oliviers de plus de 4.000 ans. C’est un arbre unique au monde et à l’espérance de vie unique ! ».