Archéologie : Une découverte rare d'un cromlech à Uzès
Un cromlech, c’est un cercle de pierres typique du néolithique. Le plus célèbre n’est autre que Stonehenge, en Angleterre. Datant de 2.500 ans avant notre ère, leurs fonctions restent encore un mystère pour les archéologues. « Sur ces sites, on retrouve très peu de mobiliers donc c’est difficile de préciser la fonction. Mais la disposition de l’aménagement fait penser à des lieux de commémorations, de rassemblement. Certainement pour y effectuer des cérémonies. C’était sans doute des monuments qui étaient destinés à des rites, peut-être liés au domaine religieux et parfois au domaine funéraire » précise Philippe Cayn, responsable d’opération de l’Inrap.
Un des plus grands cromlech
À Uzès, cinquante dalles, sur quarante deux mètre de longueur, ont été découvertes. Ce qui pourrait représenter seulement un cinquième du tracé complet du cercle. L’Inrap estime que le cromlech pourrait mesurer soixante-seize mètres de diamètre et compter entre deux cent quatre-vingts et trois cent dalles. « Des dimensions relativement importantes qui en ferait l’un des plus grands monuments que l’on connaisse, notamment pour le sud de la France » ajoute l’archéologue. Alors, l’Inrap prévoit une prospection électromagnétique sur les alentours du site afin de repérer la présence d’autres dalles.
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© Inrap
Les pierres découvertes, elles, ont été prélevées et déplacées dans un lieu tenu secret. Certaines mesurent plus de quatre mètres de hauteur. Afin d’affiner leurs âges, des analyses au carbone 14 vont être entreprises. Des spécialistes du mégalithique sont attendus également pour expertiser ces vestiges. Et parmi eux, une statue menhir a d’ores et déjà été identifiée. Elle représenterait une forme anthropomorphe masculine.
Des secrets encore enfouis
Le cromlech d’Uzès est loin d’avoir livré tous ses secrets. Et le potentiel de cette découverte est considérable. Mais ces secrets pourraient bien rester enfouis pendant des années encore… Initié en 2017, le programme de fouilles se veut préventif sur ce site où la mairie souhaite construire un bassin de rétention. Malgré l’énormité de la trouvaille, le projet doit continuer. C’est pourquoi les dalles ont été déplacées. Le bassin de rétention verra bel et bien le jour en juin 2019.
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© Inrap
Pour ce qui est de la poursuite des fouilles aux alentours, c’est le volet économique qui bloque. 700.000 euros ont déjà été investis par la municipalité pour les 2.300 m2 fouillés entre novembre 2018 et février 2019. La Mairie est actuellement en discussion avec les propriétaires des terres agricoles voisines afin de racheter l’ensemble du site où pourrait être enfoui le reste du monument. Mais une question reste en suspens : un nouveau programme archéologique sera-t-il lancé pour mettre au jour le reste du cromlech ?