Dossier : La déscolarisation, un moyen de protéger les enfants de la Covid-19 ? |

Dossier : La déscolarisation, un moyen de protéger les enfants de la Covid-19 ?

Depuis la rentrée scolaire, tous les enfants ne sont pas retournés à l'école. En raison de la crise sanitaire, de nombreux parents ont fait le choix de faire "école à la maison". Zoom sur ces papas et mamans pas comme les autres. 

Comme chaque matin, Nathan 9 ans et Isaac 7 ans n'iront pas à l'école. Depuis la crise du coronavirus en mars 2020, Anaïs psychologue, a décidé comme de nombreux parents de déscolariser ses enfants pour leur faire cours à la maison. Une décision familiale avant tout afin de se protéger contre l'épidémie. "Nous avons pris cette décision car mon mari et moi même sommes fragiles par rapport à la Covid-19, donc la réalité c'est que tant que le virus ne sera pas maitriser et que nous sommes dans cette fragilité, les enfants ne retourneront pas à l'école", explique Anaïs Delaissez-Boyer. Mais elle tient à préciser que si un jour le besoin se fait ressentir chez ses enfants de retrouver les bancs de l'école, elle n'hésitera pas à les remettre dans un cycle scolaire.

Une nouvelle façon d'apprendre qui ne semble pas perturber ces deux élèves en primaire. Pour Nathan, le fait que sa mère devienne sa maîtresse le temps de quelques heures est un avantage : "elle me connaît mieux que les maîtresses et elle peut m'encourager davantage, ce qui me manque le plus ce sont mes amis". Pour Isaac, ce qui change c'est le temps consacrer à l'école, puisque les enfants occupent leur temps différemment l'après-midi, bien qu'ils suivent assidument le programme scolaire.

Avec la Covid-19, la vie professionnelle d'Anaïs a été chamboulée. Aujourd'hui elle enchaine les casquettes passant de maman à professeur puis à psychologie réalisant des consultations par visio. Le réseau d'instruction en famille, l'IEF, lui a permis de trouver un équilibre à moindre prix comparé aux autres programmes d'apprentissage à distance. "Les supports comme le CNED e sont pas accessibles à tous ou alors il faut payer un certains prix donc nous avons décidé d'être autonomes. Moi j'ai choisi d'être dans les apprentissages, j'ai donc mis de l'argent dans des livres, des choses qui me semblent utiles pour apprendre. Aujourd'hui je pense que j'ai dépensé 450 euros sur l'ensemble des outils, mais cela me facilite la vie au quotidien". 

​De son côté, la rectrice de l'académie de Montpellier et de la région académique Occitanie, Sophie Béjean, parle d'un phénomène isolé et observe "peu d'absentéisme dans les classes". " Depuis la rentrée, je crois que les familles se sont rendues compte que le protocole sanitaire mis en place est fiable, et que les élèves sont finalement sans doute mieux protégés à l'école, qu'à l'extérieur". Elle tient aussi à préciser que cette descolarisation n'est pas aussi simple à mettre en place. "Il s'agit d'une procédure à instaurer. Elle doit passer par une demande et une déclaration auprès de l'Éducation nationale et du maire ". 

Depuis la mi-septembre, le protocole sanitaire est assoupli pour les élèves du 1er degré. Il faudra désormais 3 élèves atteints du Covid-19 pour envisager la fermeture de la classe. Depuis la rentrée en Haute-Garonne, on compte 27 écoles touchées par un cas de Coronavirus et 38 classes fermées. 

Sophie Béjean assure que les enfants ne sont pas abandonnés pour autant. "Une continuité pédagogique à distance se met en route, avec toutes les ressources qu'on peut retrouver sur le plan national : Ma classe à la maison, les cours Lumni mais aussi via les professeurs avec la plateforme "ENT" environnement numérique de travail", rassure t-elle. 

La circulaire mise en place par l’éducation nationale pour cette rentrée 2020 / 2021, vise à consolider le niveau des élèves et rattraper le retard de certains acquis pendant le confinement.