Gard : Un guide de sécurité pour mieux encadrer l’organisation des fêtes votives
Publié le 14 mars dernier par un arrêté préfectoral d’approbation, le nouveau Guide de sécurité à l’usage des collectivités et des organisateurs des fêtes traditionnelles vient d’être rendu public par la Préfecture du Gard. Un acte officiel qui s’est déroulé à Aubord, aux portes de la Petite Camargue, en présence d’élus, de manadiers et d’organisateurs de fêtes votives. Avec plus de 1.000 jours de fête déclarés annuellement aux quatre coins du département, le Gard est le champion incontesté des rassemblements populaires autour des célébrations taurines.
Dès sa nomination comme préfet du Gard, Jérôme Bonet a souhaité que débute un vaste travail de réflexion sur la sécurisation des fêtes votives entre les élus et les manadiers, sous l’égide des services de l’État. L’objectif affiché était de produire un standard d’organisation dont les maires pourraient s’inspirer afin que toutes les normes de sécurité soient réunies afin de réduire au maximum le risque d’accidents. Dans le guide est notamment proposé un arrêté municipal type permettant définissant précisément tous les contours en matière de sécurité sur les lâchers de taureaux, les encierros et abrivados, la disposition des barrières, mais aussi les questions relatives à l’encadrement de la vente de boissons alcoolisées ou encore l’organisation des secours.
Des règles, des prescriptions et des recommandations consultables librement sur le site de la Préfecture du Gard, qui espère que son travail soit repris dans les autres départements où sont célébrées des fêtes taurines. Dans le viseur des maires, des comités des fêtes et des manadiers, il est nécessaire de gagner à nouveau la confiance des compagnies d’assurances, qui rechignent aujourd’hui à couvrir des manifestations jugées trop coûteuses face aux risques de dommages. Avant la crise sanitaire, la réparation de ces derniers avait atteint la somme astronomique de 5 millions d’euros, selon les estimations des secteurs concernés.
Sur ce point précis, élus et manadiers espèrent que l’article 9 du nouveau guide fasse jurisprudence dans les prochaines décisions des juges : en cas d’accident, l’organisateur de la fête ou le manadier ne peut plus être tenu pour responsable du sinistre causé par un taureau sur un spectateur ayant pris des risques inconsidérés. Si le Code civil ne peut être modifié, l’appréciation des faits peut être qualifiée différemment, espèrent les organisateurs. Ce label, appuyé par la préfecture, sera-t-il à même de rassurer les compagnies d’assurances ? Dans l’attente d’un premier élément de réponse, il vise principalement à revoir à la hausse le cadre d’exigence de l’organisation des fêtes au niveau de tous les acteurs, des bénévoles des comités des fêtes jusqu’aux manadiers. Un travail déjà initié par la fédération de cette congrégation qui souhaite une amélioration globale du rang de ses cavaliers concernant le transport du bétail, les vérifications vétérinaires et plus généralement les notions essentielles du bien-être animal.
Un guide dont la proposition de contenus pourra faire l’objet d’amendements et de modifications, selon l’appréciation des maires, en fonction du profil des parcours, en tenant compte de la cartographie propre à chaque commune.
Interviews : André Brundu (maire SE d’Aubord, président de la Communauté de communes de Petite Camargue), Jérôme Bonet (préfet du Gard), Bérenger Aubanel (vice-président de la Fédération des manadiers, capitaine de la Nation gardiane).