[INTERVIEW] Barbara Hendricks, diva humaniste | Barbara Hendricks © Dominque Jaussein

[INTERVIEW] Barbara Hendricks, diva humaniste

Votre carrière est impressionnante, cantatrice (soprano) d’opéras, chanteuse de jazz, de blues, de gospels, écrivaine, actrice de cinéma… Comment vivez-vous ce succès et cette reconnaissance mondiale ?

(Rires) J’ai la chance d’avoir des enfants qui me disent exactement ce qu’ils pensent. Ils me reprennent quand je fais des fautes de français ! Je garde ainsi les pieds sur terre. À la maison, je suis une maman. Je pense que cela fait un bon équilibre, chanter sur scène et être dans ma cuisine. J’aime beaucoup confectionner des plats, plutôt des choses simples qui conservent leur vrai goût. Pour moi, c’est très important, au-delà du succès, de savoir si je suis une bonne personne, un bon être humain. J’ai la chance de posséder un talent. Je chante dans le monde entier et partage cette musique extraordinaire de cœur à cœur, d’âme à âme. C’est tout cela qui fait mon équilibre.

 

The road to Freedom, est le titre du programme joué à Lunel, pouvez-vous en dire plus ? 

Mon père était pasteur et je chantais à l’église. J’ai puisé dans ce répertoire et retrouvé des chants de luttes des droits civiques aux États-Unis. D’ailleurs, entre les chansons, j’évoque Martin Luther King. Ce programme est conçu pour aider à comprendre les droits inhérents à tous. Ce concert est un message d’amour et de respect. Après mes concerts, quand les gens viennent me parler, je constate que l’espoir perdure, que la lutte continue pour l’égalité. Un titre, parmi ceux que je vais interpréter à Lunel, évoque les enfants réfugiés, à partir de, Home, un texte de la poétesse somalienne Warsan Shire. Tous ces mots aident le public à saisir le désespoir de toutes ces personnes qui quittent leur pays en guerre ou la misère.

 

Votre engagement auprès du UNHCR (Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés) ?

Je crois dans le devoir d’aider les gens forcés de fuir leurs maisons. Je ne vais pas sauver le monde mais chaque fois que je prends la parole, j’évoque mes rencontres avec ces familles qui traversent la mer, le plus souvent sans savoir nager.

 

 

 

 

Trois musiciens vous entourent, Mathias Algotsson (piano-orgue), Max Schulz (guitare électrique) et Ulf Englund (guitare électrique et lumières). Pourquoi eux ?

Ce sont trois musiciens extraordinaires et travailler ensemble nous procure beaucoup de joie. Un de nos points communs : aimer bien manger, peut-être trop (rires). On s’amuse beaucoup. J’ai commencé à chanter avec le pianiste Mathias Algotsson il y a longtemps pour des programmations de blues.

Prenez-vous des vacances ? Si oui, quelle est pour vous une journée idéale de vacances ?

En vacances, je reste en famille, si possible là où je vis, en Suède, car je n’aime pas la chaleur. Au-dessus de 28°, difficile pour moi. Ce que j’apprécie, c’est de me lever avant tout le monde et de préparer le petit-déjeuner. Quand mes enfants et mes petits-enfants se réveillent, la table est prête. Je reconnais que cette façon de faire me donner beaucoup de travail, mais c’est agréable pour moi. Il m’arrive également de me rendre en famille là où vivent mes grands enfants. J’ai le souvenir d’un voyage à l’Île Maurice et à La Réunion quand le 1er bébé de mon fils est né et d’un autre en Afrique du Sud où travaillait ma fille.

 

Aimez-vous la mer ? Votre plage préférée ?

J’aime la mer. J’ai commencé à nager à 25 ans, je ne suis donc pas une bonne nageuse. Rester huilée immobile sur la plage, ce n’est pas pour moi. Je préfère me décontracter ou lire. La mer me fait rêver, imaginer. Je la respecte et la trouve magique. Je me demande toujours : qui habite de l’autre côté, qu’est-ce qu’ils font ? Qu’est-ce qu’ils vont nous apporter en voguant sur cette eau ? Je n’ai pas de plage préférée. En bateau, nous nous rendons parfois en famille sur une petite plage déserte, à l’eau peu profonde. 

Le samedi 27 juillet à 20h. 1re partie, Nikka Trio (jazz-tango-classique). Arènes Francis San Juan, 277A rue de Tivoli à Lunel. De 45€ à 70€. Rens. :  09 54 77 33 56. www.festivaldelunel.com