[INTERVIEW] Flavia Coelho, humaniste et festive au Rockstore de Montpellier
Comment êtes-vous venue à la chanson ?
J’ai commencé à chanter à l’âge de 14 ans en répondant à une annonce d’un casting qui cherchait une chanteuse à Rio de Janeiro. Je n’avais jamais fait d’école de musique, ni de conservatoire. Je chantais à la maison comme tout le monde au Brésil. Donc j’ai pris part au casting, je chantais faux comme une casserole mais ils ont vu plein d’étoiles dans mes yeux… et depuis ce jour je n’ai plus jamais arrêté de chanter (rires).
Il s’en est passé des choses depuis 2011 : des centaines de concerts à travers le monde, des rencontres musicales, le public est au rendez-vous depuis les débuts. Vous vous attendiez à un tel accueil ?
Pas du tout. Je suis venue en France pour essayer de grandir. En tant que femme tout d’abord et puis pour écrire des chansons. Jusqu’à cette date je chantais, mais je n’avais jamais composé. Au départ c’était vraiment l’histoire de faire un disque. De prouver à mon père que j’étais musicienne. Le public a adhéré, les médias en ont beaucoup parlé aussi.
Parlez-nous de votre dernier album DNA. Le décririez-vous comme le plus personnel et le plus universel à la fois.
Les questions de ce dernier album est un peu compliqué pour moi. Au moment où Jair Bolsonaro est arrivé à la tête de mon pays, cela m’a beaucoup touchée. J’ai eu du mal à encaisser cette situation. J’ai trouvé nécessaire d’écrire sur ce qui se passait dans mon pays. Ecrire mon indignation, parler de la montée du populisme et revendiquer aussi la place des minorités qui sont de plus en plus écrasées. Minorités dont je fais partie car j’ai aussi grandi dans des favelas. Donc oui cet album est personnel et comme en même temps ces catastrophes sociales arrivent un peu partout dans le monde, mon discours fini par être universel aussi.
Est-ce facile d’écrire sur les bouleversements du monde en gardant une musique joyeuse ?
Pas du tout. C’était très compliqué pour moi de mettre les mots justes sur cet album. Avant j’utilisais plus un langage poétique pour dire les choses qui n’allaient pas. Là maintenant, les gens découvrent ce qu’est vraiment le Brésil. Moi je connais ce Brésil depuis très longtemps, j’y ai vécu 26 ans. Je sais pourquoi il est devenu ce qu’il est aujourd’hui. Donc c’est très compliqué pour moi de dire du mal d’un pays que j’aime.
Comment faites-vous pour rester positive et pour partager cet optimisme ?
C’est un travail que j’essaie de faire depuis longtemps dans ma vie personnelle aussi.
J’ai beaucoup de chance d’être en bonne santé, de vivre de ma passion, donc je dois essayez de passer des goods vibes aux gens. Leur montrer qu’il y a moyen de s’en sortir. En plus c’est très sud-américain et du continent africain aussi de raconter les choses difficiles de la vie sur un fond de musique joyeuse. C’est comme ça qu’on grandit et qu’on arrive à surmonter les difficultés.
Justement en parlant musique, comment la définiriez-vous ?
C’est difficile de la définir. C’est un mélange de ce que je suis vraiment, de mes racines. Je viens d’un endroit où il y a du reggae, du forró, plusieurs styles de musiques traditionnelles brésiliennes. C’est un mélange de toutes ces musiques et de modernité, car j’aime le rap, le hip hop, l’électro aussi… Toutes ces influences composent ma musique qui est faite pour danser, pour bouger et bien sûr aussi pour réfléchir.
En concert, ça donne quoi ?
Nous sommes 3 sur scène, un show très punchy d’une heure et demi avec un voyage au coeur des musiques brésiliennes aux sonorités afro-caribéennes... Je souhaite à chaque concert que les gens passent un bon moment. Qu’ils laissent les soucis dehors et que l’on vivent ensemble le concert comme si c’était un moment unique.
Quelques dates en Occitanie
Le 7 mars au Rockstore de Montpellier (avec Gari Gréu) (Complet)
Le 8 mars au Bikini de Ramonville
Le 16 mai au Festival Grain de Sel Castelsarrasin (82)
Le 03 juillet au Festival Les Tambours de Gaia à Le Mas d’Azil (09) avec Oxmo Puccino