Kazy Lambist, embarquement immédiat ! | Crédit Grande photo : © DR

Kazy Lambist, embarquement immédiat !

Après plusieurs EP, ton premier album 33.000 FT vient de sortir, une étape importante ?

Les EP, les gens ne savent pas toujours ce que c’est. Là c’est le format classique, à l’ancienne. Ça prouve que c’est du sérieux, le plus sérieux jusqu’à présent ! J’ai mis du temps à finir cet album : j’ai composé plein de morceaux mais j’en ai gardé très peu pour avoir quelque chose de cohérent. Je voulais que l’album raconte une histoire.

33 000 FT., c’est une invitation à prendre de la hauteur ?

C’une invitation à partir en voyage le temps d’un album. 33.000 feet correspond à 10.000 mètres, une altitude de croisière. Les avions m’ont toujours fasciné, j’avais envie que cet album puisse s’écouter en avion tout en regardant les nuages.

Tes compositions sont plus complexes, la production plus pointue, qu’est-ce qui a changé ?

Avant, je faisais tout de manière artisanale, dans ma chambre. Pour cet album, j’ai bossé avec un ingénieur son, le rendu est beaucoup plus propre et homogène. L’album est aussi beaucoup plus rythmé. Mes premiers morceaux n’étaient pas du tout faits pour être interprétés sur scène. Pour cet album, j’ai toujours eu dans un coin de ma tête l’idée qu’on allait les jouer en live.

Tu composes toujours sur ton ordinateur ?

Même si j’ai commencé par jouer du piano classique et de la guitare jazz, le projet Kazy Lambist a toujours reposé sur l’ordinateur. Tout a été fait ma chambre en utilisant des instruments virtuels, j’ai ensuite amené les pistes à Paris pour que ce soit mixé en studio. J’ai aussi enregistré des instruments analogiques comme la guitare, le piano, ou encore des bruits… J’expérimente. Il y a une seule collaboration sur l’album, le titre Love Song produit par Glasses, un artiste montpelliérain. Un morceau qui marche bien, plus d’un million de vues sur Spotify !

Comment définir ton style musical ?

Electro pop est un terme qui revient souvent. Je préfère electro pop que pop electro, car je viens de l’electro. Au début, quand je mixais dans ma chambre, il n’y avait pas de voix, c’était très long, il y avait beaucoup de boucles. Je ne connaissais rien à la pop.

Et le jazz dans tout ça ?

J’ai enregistré un morceau avec le saxophoniste Thomas de Porquery, un grand jazzman : c’était une expérience vraiment folle. Mais cela ne collait pas avec l’ambiance de l’album, pour lequel je voulais garder une cohérence pop. Je me laisse la liberté de faire des choses très différentes pour le prochain album. Et pourquoi pas carrément passer par le jazz.

Les chiffres sont flatteurs : 12 millions de streams sur les douze derniers mois…

Le streaming est très important dans mon style de musique, c’est un peu le nerf de la guerre pour les labels. Ma musique marche très bien en streaming parce qu’elle est facile à écouter, elle se playlist facilement pour un apéro, sur la plage, dans des boutiques de fringues, des restos… On m’envoie régulièrement des vidéos de gens qui écoutent mes morceaux un peu partout dans le monde, parfois dans les lieux improbables comme un bar dans la jungle. Ça me fait hyper plaisir.

Tu as récemment collaboré avec le couturier et designer Jean-Charles de Castelbajac.

On m’a dit que Castelbajac, très présent sur les réseaux sociaux, m’écoutait beaucoup en streaming. Un jour, il m’a demandé de faire la musique de son exposition à La Panacée de Montpellier. Une belle rencontre, il m’a ensuite invité à jouer au Trianon à Paris. On a sorti un vinyle exclusif à 500 copies avec la musique de son exposition pour le Disquaire Day en avril dernier. C’est quelqu’un qui soutient le projet, un peu comme un parrain.

Bientôt une tournée ?

L’album est sorti en juin, les dates vont surtout commencer à l’automne avec un concert au Rockstore le 13 octobre prochain. On a vraiment hâte !

Une plage préférée ?

J’aime beaucoup l’Espiguette, ses étendues, un vrai petit coin de désert.