Lasalle : une marée d’écharpes tricolores pour soutenir le maire et dénoncer la violence
Plus de 80 élus de tous bords se sont retrouvés place de la mairie de Lasalle, ce lundi matin, jour de marché, pour participer à la réunion publique organisée par le maire Henri de Latour, agressé ici-même le 11 janvier dernier par un individu réfractaire au port du masque. Une manifestation de soutien relayée par l’Association des Maires du Gard ainsi que l’Association des Maires ruraux du Gard, dont les représentants ont pris la parole aux côtés d’Henri de Latour et du sous-préfet d’Alès Jean Rampon. Une initiative prise par les élus du pays viganais et de l’intercommunalité de Causse-Aigoual-Cévennes, venus des quatre coins du département mais aussi de la Lozère voisine…
Le maire Henri de Latour a dit son émotion en écoutant les discours de soutien de ses collègues, à un moment « où les clivages et la violence sont de plus en plus présents dans notre société ». Le premier magistrat de la petite commune jusqu’alors paisible de 1.100 habitants espère une réponse forte de la part de la Justice : son agresseur présumé, présent la semaine dernière devant l’Hôtel de Ville - et qui avait refusé de parler face à notre caméra -, a été placé sous contrôle judiciaire jeudi dernier. Il est poursuivi pour violences sur la personne d’Henri de Latour, outrage aux gendarmes et rébellion. Le procureur de la République d’Alès lui a notifié l’interdiction de paraître sur la commune et d’entrer en contact avec les victimes. Son jugement doit intervenir devant le tribunal correctionnel le 4 juin prochain.
Fermé la semaine dernière, le marché était de retour ce matin. Du côté des autochtones, des commerçants et des habitants historiques du village, on est solidaires du maire tout en ne comprenant pas totalement que le marché ait été annulé la semaine précédente. Pour un petit groupe d’autres habitants, c’est avec des pancartes que l’on a manifesté « contre toutes les violences », avec des administrés plus hostiles au maire, remettant en cause sa parole et la mise sous contrôle judiciaire de l’agresseur présumé…
Une violence dont les élus sont devenus une cible fréquente : nul n’a oublié la mort du maire de Signes, Jean-Mathieu Michel, le 5 août 2019, après avoir été renversé par une camionnette dont il voulait verbaliser les occupants pour des gravats illégalement déversés. Un drame qui avait provoqué la création d’un observatoire des violences faites aux élus par l’Association des Maires de France, afin de recueillir tous les témoignages sur le sujet. L’entité gardoise présidée par Philippe Ribot a également annoncé l’ouverture d’une formation spécifique pour les élus.