Le Cailar : Le site archéologique menacé par un projet immobilier |

Le Cailar : Le site archéologique menacé par un projet immobilier

C’est un site chargé d’histoire, sur lequel un futur lotissement de 16 logements, dont 3 sociaux devrait voir le jour au Cailar, un village camarguais. Sauf que ce projet urbain, est contesté.

Depuis 2016, un lotissement résidentiel comprenant des logements sociaux sur un terrain privé proche du cimetière est en projet. Le maire de la ville tient à rappeler que contrairement à ce que beaucoup de personnes imaginent, le lotissement ne doit pas se construire sur le site archéologique dans lequel des recherches sont entreprises chaque année depuis près de vingt ans.

En tout ce sont environ 100 000 éléments sorties de terre depuis 2003 : céramiques (et fragments de céramiques), faune, ossements … Ces pièces sont régulièrement prêtées pour des expositions. Mais elles servent principalement pour la recherche scientifique. D’autant que le travail sur le site n’est pas terminé. Il y a entre 4 et 5m de sédiments archéologiques : pour le moment, environ 3,5m seulement ont été fouillé. En gros, ils en sont au tout début du Ve siècle avant JC, il reste le VIe siècle avant JC à fouiller (période pour l’instant assez peu connue).

Les vestiges ne seront pas détruits en cas de construction, car c’est interdit par la loi. Mais ils seront recouverts par des maisons individuelles, ce qui empêche toute poursuite des recherches sur le site.

Réjane Roure, archéologue, directrice des recherches sur le site du Cailar a entamé une procédure (à titre personnel, accompagnée d'une habitante du village) pour faire bloquer un projet de lotissement sur le site archéologique.

En printemps 2020, d'autres fouilles devraient être entreprises et c'est seulement après celles-ci qu'une décision pourra être prise. Le maire Joël Tena, précise que le terrain en question a été reconnu comme constructible avant même qu'il soit élu maire et qu'il n'est donc pas en mesure d'arrêter ce projet de lotissement. D'après lui, cette décision reviendrait à l'Etat selon les résultats des fouilles au printemps 2020. 

Avec K. Peyron