Le métier de potier : un art millénaire à Anduze
C’est un joyau médiéval niché au cœur de l’écrin des Cévennes.
Célèbre pour son petit train, sa luxuriante bambouseraie, ses étroites ruelles et ses marchés animés, à limages de ses vieilles pierres la ville d’Anduze, cache un autre trésor ou plutôt un savoir-faire lui aussi séculaire, Si la poterie traditionnelle a longtemps façonné l’identité et l’économie locales. Au début du 20e siècle, elle a progressivement décliné, avec un seul artisan restant. Un renouveau de la filière également porté par l’exode urbain fidèle à la mode hippie des années 70. Une époque Cévennes "Baba cool" où l’on pouvait même croiser certains membres des Rolling stones. Sous les pavés la plage, Jean-Jacques, parisien enfant de mai 68 à lui décider de surfer sur cette nouvelle vague. 50 ans plus tard, il reste l’un des dix artisans potiers encore en activité. Véritable défi quotidien pour j’en Jacques et son équipe que de transformer la terre en œuvres d’art, et aucune baguette magique à la rescousse, simplement de l’huile de coude, chaque geste est pesé, chaque étape scrupuleusement respectée.
Allez dernière étape, histoire de bien saisir la terre, pour les pots, c’est parti pour un passage au four à 1200 degrés.
Discipline, patience, attention portée aux détails. Derrière, chaque vase comme celui-ci plus d’une douzaine d’heures de travail.
Sous le regard attentif des statues, les poteries se préparent maintenant à leur dernier voyage ; jardins, maisons, marchés locaux, et même des lieux plus lointains comme l’Inde. L'artisanat trouve finalement sa place dans un monde interconnecté, reliant les racines du terroir cévenol aux quatre coins du monde. Jouant au passage le rôle d'ambassadeurs culturels, avant peut-être de redevenir poussière, là où tout a commencé.