Les traditions camarguaises menacées par la hausse des assurances |

Les traditions camarguaises menacées par la hausse des assurances

Le monde taurin ne cesse de devoir faire face à de nouveaux obstacles pour continuer de faire vivre la culture taurine. Cette fois, c'est au tour des traditions camarguaises d'être menacées. En cause : une multiplication par cinq des cotisations des manadiers organisant des manifestations taurines de rue telles que les abrivados. 

Cette décision a été prise par Groupama, société qui assure 80% des 120 manadiers. La raison : Les nombreux accidents avec dommages corporels dont les dédommagements coûtent extrêmement cher pour les assurances (plus d'un millions d'euros par sinistre). Alors, pour les 25 manadiers organisateurs d'abrivados, les cotisations de responsabilité de partie civile ont été multipliées par cinq au 1er janvier 2020. En moyenne les cotisations de responsabilité de partie civile s'élevaient entre 1 000 et 2 000 euros par an en 2019. Aujourd'hui, elles sont comprises entre 5 000 et 10 000 euros. 

Les manadiers ne peuvent pas assumer une telle augmentation. Pour eux, ils ne doivent pas être considérés comme seuls responsables des accidents. C'est le code civil qui prévoit que le propriétaire d'un animal est responsable de ses actes. Mais pour les manadiers, le spectateur doit également être responsabilisé, que ce soit de manière préventive en renforçant la sécurité et la signalétique sur les manifestations, que pénalement en cas d'accident. 

Les manadiers appellent l'ensemble des acteurs du monde taurin, ainsi que les élus des deux régions, Occitanie et PACA, notamment les députés, à se fédérer. A long terme, la fédération des manadiers espère un changement législatif quant à la responsabilité en cas d'accident sur une manifestation taurine de rue. Une réunion publique est prévue le 17 février à Fourques.

Des réunions ont lieu entre l'assureur et les manadiers en préfecture pour trouver une solution aux problèmes. Les manadiers réclament l'annulation de l'augmentation. Une revendication à laquelle l'assureur n'est pas prêt de concéder. Lors de ces réunions, une charte d'organisation de ces manifestations est élaborée pour tenter de réduire les accidents. La prochaine réunion aura lieu le 24 février en préfecture. 

Conséquence direct : Suite à la hausse des assurances, trois des 25 manades concernées ont décidé d'arrêter l'organisation d'abrivados. Certaines manifestations taurines de l'été vont être annulées. La saison sera tout de même lancée traditionnellement par l'abrivado des plages, le 7 mars au Grau-du-roi.