LGV Montpellier-Perpignan : un tracé controversé |

LGV Montpellier-Perpignan : un tracé controversé

Elle continue de faire débat. La LGV, ligne grande vitesse, prévoit de relier Montpellier et Perpignan. Un nouvelle ligne pour les voyageurs, mais aussi pour les marchandises, afin de désengorger la ligne actuelle. Mais le tracé proposé pour cette nouvelle ligne est loin de faire l'unanimité au sein du territoire. La LGV aurait d'importantes conséquences sur la biodiversité; son tracé traverserait 12 zones classées Natura 2000, 73 zones humides et 25 zones naturelles d'intérêt écologique. L'enquête publique se clôture ce jeudi 27 janvier, 17 heures. Coût de ce premier tronçon: 2 milliards d'euros.

Lieux:

- Bouzigues (34)

- Villeveyrac (34)

Sons:
- Pierre Maigre président Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) Occitanie

"Nous avons toujours considéré que le développement économique devait prendre en compte de son environnement et ne devait pas se développer au détriment de son environnement. Le développement économique et la protection de l’environnement sont deux notions complémentaires qui doivent se nourrir et s’enrichir l’une de l’autre."

"Ce tracé est mortifère pour la biodiversité régionale. Il traverse 12 zones classées Natura 2000, 25 ZNIEFF (Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique), 73 zones humides… Ce sont 800 espaces végétales et animales qui vont être impactées, y compris certaines qu’on ne trouve que dans notre région. Ce projet viendra fortement impacter voire mettre à néant les efforts consentis par l’Etat, les collectivités, les associations naturalistes pour préserver les espèces en danger."

"Il y a encore des incertitudes, des études en cours dont on ne connait pas les résultats et on demande à la population de se prononcer sur un dossier qui n’est pas complet. C'est un déni extraordinaire."

- Brigitte Cohen, Présidente de l’observatoire du Pays de Thau

"Les priorités de 2012 ne sont pas celles d’aujourd’hui. On nous calque un projet vieux de 30 ans. Ce trajet est une cicatrice environnementale sur notre territoire. Les citoyens auront tous les inconvénients mais aucun avantage: enclavement du territoire (obligés d'aller à telle gare), nuisances sonores et visuelles. Ainsi que des dangers pour l’étang de Thau, un des joyaux de la région. Un viaduc se dessinant sur la ligne d’horizon, une barrière de béton. En cas de déraillement sur ce viaduc d'un train de marchandises et de produits chimiques, il y aura une "pollution importante de l’étang."

"On ne voit pas ce que peut nous apporter sur ce territoire ce tracé. Si on avait une vitesse de 220 km/h au lieu de 320km/h, les rayons de courbures ne seraient plus les mêmes, le viaduc pourrait ne pas exister et ainsi nous pourrions préserver l’environnement. Mais pour cela il aurait fallu revoir le tracé, ne pas nous mettre une enquête publique, obtenir un consensus avec les citoyens et les élus, mais pas dans les conditions actuelles où pour la phase 1 ce projet est complètement aberrant, incohérent et désuet."

- Jean-Luc Gibelin, Vice-Président au conseil régional en charge des mobilités et des infrastructures de transport

"Nous avons besoin d’une ligne supplémentaire car la ligne actuelle sur le bord du littoral est chargée et très saturée. Ce n’est pas du TGV pour du tout TGV: c’est une nouvelle ligne pour répondre aux trains du quotidien, ferroutage, développement trains grande vitesse pour tourisme et affaires, importants pour le territoire."

"60% des populations qui sont à plus de quatre heures de Paris sont concentrées dans la région Occitanie: c’est une ségrégation territoriale inacceptable."

"Nous sommes attachés à l'amélioration de l’écosystème, nous sommes attentifs à ce qu’il n'y ait pas d’entraves trop importantes. Il n'est pas sérieux de penser qu’on puisse faire une nouvelle ligne sans impacts. Nous demandons qu'ils soient réfléchis, limités le plus possible et que le rapport avantage-création de la ligne soit positif."


Justine Salles et Fatima Khiati