Lucas Arruda et Ivens Machado offrent un autre regard sur le Brésil au Carré d'art
Temple nîmois de l’art contemporain, le Carré d’Art Jean-Bousquet vient d’ouvrir deux nouvelles expositions entrant dans le cadre de la saison du Brésil en France. La première d’entre elle intitulée « Deserto-Modelo » est l’oeuvre de l’artiste peintre Lucas Arruda. Âgé de 42 ans, le natif de Sāo Paulo propose sa première grande exposition dans les salles de Carré d’art après avoir investi la Bourse de Commerce - Pinault Collection à Paris ainsi que la Fondation Beyeler à Bâle.
Plusieurs peintures composent la majeure partie de son exposition, qui comporte également plusieurs installations lumineuses et des vidéos. Un autre regard sur l’art abstrait où les nuances de couleurs suggèrent des paysages et des lignes pénétrant l’âme de l’artiste. Pour ce dernier, le désert est un lieu hors du temps, où l’on peut faire l’expérience de soi et opérer un voyage intérieur.
Aux antipodes de cet univers, l’oeuvre d’Ivens Machado, artiste brésilien décédé en 2015, propose une vision différente. Dans les années 70, en pleine crise sociale, le natif de Rio de Janeiro a dénoncé la dictature militaire par ses oeuvres disruptives, mélangeant les matières. Une forme d’exploration artistique des questions sociales qui se sont posées dans un pays profondément bousculé. Une manière de réinventer la matière par le bois, le béton et le gravier où chaque fragment est considéré comme un moyen de réunir des énergies dispersées. Une vision propre de l’artiste dont l’oeuvre est censée interroger le champ politique.
Interviews : Lucas Arruda (artiste peintre brésilien), Jean-Marc Prévost (commissaire de l’exposition « Deserto-Modelo »).