Montpellier Danse : L’art du mouvement | "Summerspace" par le Ballet de l'Opéra de Lyon © Michel Cavalca

Montpellier Danse : L’art du mouvement

La programmation est menée de main de maître par Jean-Paul Montanari, à la tête de Montpellier Danse depuis 36 ans. L'histoire d'amour avec la danse ne date pas d'hier pour un festival créé par l'inoubliable Dominique Bagouet en 1981, attirant à Montpellier les plus grands noms de la danse contemporaine sur le plan international. Samedi 22 juin, cette édition 2019 a débuté en beauté par Une Maison, spectacle d'ouverture signé Christian Rizzo, le créatif directeur du Centre national chorégraphique de Montpellier. Le même week-end, le New-yorkais Miguel Gutierrez et le Franco-Sénagalais Amala Dianor ont démontré que la révélation de jeunes talents est dans l'ADN du festival depuis ses débuts. On pourra ainsi découvrir le travail du Syrien Mithkal Alzghair (3 et 4 juillet), en résidence à l'Agora de la danse, ou encore de Camille Boitel (27 et 28 juin), représentant d'un nouveau cirque poétique et étrange.

Chorégraphes fidèles à Montpellier Danse

Une grande place est laissée aux fidèles du festival, presque des intimes. À commencer par Angelin Preljocaj, qui a fait ses débuts à Montpellier dans le giron de Dominique Bagouet avant de devenir l'un des chorégraphes les plus populaires de sa génération avec pas moins de 50 ballets à son actif. Après un spectacle remarqué avec des femmes détenues des Baumettes en début de semaine, il revisite Winterreise, sa dernière création pour La Scala de Milan, avec son propre ballet basé à Aix-en-Provence (1er, 2 et 3 juillet). 

 

A quiet evening of dance, chorégraphie toute en subtilité, marque le retour de l'inclassable William Forsythe à l'Opéra Comédie (du 2 au 5 juillet), le lieu même où le chorégraphe américain avait fait forte impression en 1988, dessinant un pont inédit entre classique et modernité. Grande signature, minimaliste, Teresa de Keersmaeker est elle aussi une habituée. Pour ce cinquième spectacle inspiré par la musique du compositeur allemand Jean-Sébastien Bach, la grande danseuse et chorégraphe belge flamande revisite Les Six Concertos brandebourgeois joués en live (5 et 6 juillet) en clôture de Montpellier Danse.

Hommage à Cunningham

Cette édition met à l'honneur Merce Cunningham, décédé en 2009, à l'occasion du centenaire de la naissance de l'homme qui a révolutionné la danse contemporaine. Un artiste assez attaché à Montpellier pour avoir demandé que ses cendres soient dispersées dans la cour de l'Agora de la Danse, devant la salle qui porte aujourd'hui son nom. La journée du mercredi 26 est dédiée à Cunningham, au sujet duquel Jean-Paul Montanari affirme : " Je ne l'aurais pas rencontré, je ne serais sans doute pas ici ! ".

Ainsi, "Un jour avec Merce C." propose une rencontre, des projections, une restitution des ateliers publics réalisés autour de DanceForms, l'étonnant logiciel créé par Cunningham pour construire ses chorégraphies et présenté par Trevor Carlson. Le soir même, son ami intime et ancien assistant personnel présente également Not a moment too soon, un touchant spectacle-hommage en collaboration avec Ferran Carvajal. Avant un programme spécial interprété par le Ballet de l'Opéra de Lyon, composé de ses pièces Summerspace et Exchange dont la complexité fascine toujours autant.

 

Également à l’affiche du festival, des rendez-vous gratuits, tels que les Grandes leçons de danse, toujours plébiscitées par le grand public : Amala Dianor le 25, Dany Lévêque, répétitrice de Preljocaj le 2, et Femke Gyselinck, assistante d’Anne Teresa de Keersmaeker le 4. Sans oublier, jusqu'au 30 juin, les représentations présentées dans les villages de l’agglomération de Montpellier par Ashley Chen, ancienne danseuse de Cunningham, et une collaboration unique entre Epsedanse, l’école de danse de la Montpelliéraine Anne-Marie Porras, et Kader Attou, référence du hip hop et autre chorégraphe adepte du festival. Jusqu’au 6 juillet à Montpellier. Tél. 0800 600 740. Rens. sur www.montpellierdanse.com