Mystères et trésors du Jardin des Plantes de Montpellier
Sa silhouette domine fièrement l'entrée du Jardin des Plantes, telle une éternelle sentinelle. Depuis plus de quatre siècles, le médecin Pierre Richer de Belleval veille inlassablement sur l'œuvre de sa vie : le plus ancien jardin botanique de France. Il en est le gardien symbolique, protecteur des secrets et des merveilles que ce lieu renferme.
Son héritage continue de fleurir sous la direction de Thierry Lavabre-Bertrand, professeur à la Faculté de Médecine et actuel gardien de ce sanctuaire botanique. Connaisseur averti, il en maîtrise tous les secrets.L’un des joyaux de cet oasis niché en plein cœur de la ville est l'Arbre de Jurée, témoin silencieux de l'histoire du jardin.
Autre spécimen remarquable planté en 1795, le Ginkgo, également appelé "l’arbre aux quarante écus", originaire de Chine, possède une longévité exceptionnelle. Il se distingue aussi par une autre spécificité étonnante. Il ne s’agit pas de l’épitaphe de notre conteur du jour, Thierry Lavabre-Bertrand, mais en tant que professeur de médecine, son nom, gravé dans la pierre, figure aux côtés de ses illustres prédécesseurs. Plus loin, au détour d'une galerie mystérieuse datant du XVIIe siècle, se cache une véritable tombe, ou plutôt une invitation à la rêverie et à la littérature, illustrée par la légende de Narcissa. Dirigeons-nous maintenant vers l'Orangerie, construite en 1806 sous l'Empire, dans un style post-révolutionnaire. On y trouve également des plantes tropicales qui prospèrent dans cet environnement.Témoignage de ce pont entre science et littérature, la statue de Rabelais, à la fois médecin et écrivain, érigée pour célébrer le septième centenaire de la faculté de médecine de Montpellier, inaugurée en 1921, nous rappelle une devise essentielle : "Vivez joyeux".
La serre Martins, longue de quarante mètres, a été soigneusement restaurée dans les années 2010. Ce lieu offre un accès privilégié aux plantes les plus précieuses et protégées du jardin, provenant de tous les continents du globe.Un monde exotique s’ouvre à nous, où l'on s'attend presque à croiser reptiles et autres oiseaux tropicaux.
Lors de l'expédition d'Égypte, Napoléon Bonaparte a rapporté l'obélisque de Louxor, mais ce n'est pas le seul trésor ramené par ses explorateurs. Le Lotus, l'une des plantes les plus emblématiques du jardin. Ce sanctuaire est entretenu avec soin par une équipe de dix jardiniers. Son budget de fonctionnement, soutenu par l'université, se situe entre 60 000 et 80 000 euros pour les dépenses courantes. Les travaux d'entretien et de rénovation, en revanche, requièrent plusieurs millions d’euros, un mal nécessaire pour préserver la magie de cet écrin inestimable.