Plan Loup : La zone sud de l'Aveyron déclarée "non protégeable"
Depuis 2014, les attaques de troupeaux de brebis de la part des loups se multiplient en Aveyron (4 en 2014, 14 en 2015, 61 en 2017 et 49 en 2018). À Cornus, sur le lieu-dit Le Figayrol, Michel et Florian, qui exploitent 750 hectares en plein causse du Larzac ont subi 4 attaques depuis avril 2017, pour une dizaine de pertes.
Selon eux, le plan Loup actuel de l'État n'est pas adapté pour leur territoire. Contrairement aux Alpes, il est ici impossible pour un berger de pouvoir surveiller toutes ses bêtes en même temps, du fait des longues plaines (contrairement aux Alpes où elles sont visibles sur les versants). Une étude de l'INRA a été menée dans ce sens sur 41 communes du Sud-Aveyron (315 fermes et 157.000 brebis) pour estimer l'impact du loup. Il en est ressorti que si l'on veut protéger convenablement les brebis, 3.500 km de clôtures de 3m de haut doivent être installées, 2.500 chiens Patous et la création de 70 emplois seraient nécessaires. Le dispositif coûterait entre 22 et 35M€ par an. Impensable pour l'Etat actuellement.
La menace permanente d'une attaque
Xavier Doublet, préfet référent national pour le plan Loup s'est rendu sur place, pour annoncer que la zone est du coup déclarée comme "non protégeable". En clair, les éleveurs pourront désormais "se défendre" face à un animal qui était jusque là "espèce protégée". Un premier pas qui rassure. La profession demande la mise en place d'une "brigade loup", où des professionnels gèreraient le problème. Le dossier est sensible dans cette zone. Sur le "rayon Roquefort", 800.000 brebis sont présentes (essentiellement des brebis laitières). Depuis Noël, elles sont en bergerie, mais commenceront à ressortir d'ici une quinzaine de jours pour pâturer. Ce pâturage est indispensable pour répondre à toutes les normes imposées par le cahier des charges pour la production de Roquefort. Mais il devient difficile de faire pâturer ces bêtes avec la menace permanente d'une attaque.