Quand des maires se retrouvent face à la crise... qu'ils n'auraient pas dû gérer |

Quand des maires se retrouvent face à la crise... qu'ils n'auraient pas dû gérer

La gestion de la sécurité, la protection des plus vulnérables, la distribution des masques, la réouverture des classes, et même celui du marché la semaine dernière…  2 mois de travail acharné pour les maires sortants de 30 000 communes qui n'ont pas été réélus, mais qui, ont été "contraints" à gérer la crise en raison du confinement. Une situation inconfortable qui devrait cesser dès la fin du mois de mai. Les nouveaux conseils municipaux seront officiellement installés entre les 23 et 28 mai prochains. 

Fixé à son pupitre depuis 6 ans, André Heugue, maire de Roquemaure, commune gardoise de 5 000 âmes, assure ne pas avoir beaucoup dormi ces 2 derniers mois.

Lui qui a été battu dès le premier tour des élections municipales s’est retrouvé face à une crise sanitaire d’ampleur mondiale… Qu’il n’aurait jamais dû gérer. C’est Nathalie Nury, candidate apparentée de gauche qui est sortie vainqueur. Mais face à l’annonce du confinement dès le lendemain des élections, André Heugue et ses adjoints ont voulu retrousser leurs manches. Seuls.

Cette gestion de crise, la maire de Roquemaure qui sera officiellement installée le 28 mai, l’a suivie de très loin : le maire n'a pas souhaité recevoir l'aide "d'une étrangère". Une situation particulièrement délicate.

Aujourd’hui plus de 30 000 communes se retrouvent dans cette situation inconfortable. Problème relationnel, problème structurel… "C’est toute une économie locale qui a été ralentie", selon La député du Gard Annie Chapelier. Elle a signé une tribune au début du mois de mai pour accélérer la procédure de passation de pouvoir.

"A ce jour, de nombreuses communes se retrouvent dans l’impossibilité de travailler dans des conditions de fonctionnement appropriées et sont donc confrontées à des situations organisationnelles ubuesques  : ainsi, des élus non installés ne peuvent se mettre au service de leur commune alors qu’ils souhaiteraient s’impliquer, des élus battus ou qui ne souhaitaient plus se représenter doivent gérer les affaires communales, des maires réélus doivent réunir un conseil municipal différent de celui élu en Mars, que ce soit pour voter un budget ou procéder à une commande publique.

Cette situation est source de difficultés techniques, économiques et de mécontentement chez de nombreux maires ; néanmoins, elle devrait pouvoir trouver une issue favorable dès lors qu’une installation rapide pourra leur être accordée."

Et face à la pression des députés, le conseil scientifique a fini par trancher… Les conseils municipaux élus dès le premier tour seront donc officiellement en place entre les 23 et le 28 mai prochain.