St-Laurent d’Aigouze : 40 ans de reconnaissance de la race Camargue |

St-Laurent d’Aigouze : 40 ans de reconnaissance de la race Camargue

C’est le 1er mars 1968 qu’ont été lancés au domaine du Petit-Jean les premiers travaux pour que la race du cheval Camargue soit officiellement reconnue par l’Etat. Un chantier de Romains initié lors d’une réunion historique rassemblant les plus grands manadiers de Camargue, ainsi que d’autres éleveurs gardois. Une prise de conscience collégiale qui avait permis, dix ans plus tard, l’officialisation de la reconnaissance de la race par les Haras nationaux et la création d’un livre généalogique pour le cheval de race Camargue.

Un pan d’histoire célébré à Saint-Laurent d’Aigouze, dans le cadre d’un grand week-end dédié au cheval Camargue, comprenant plusieurs conférences, différentes animations ainsi qu’un concours de modèle et d’allure permettant de déceler les qualités des futures juments poulinières. Pour le président de l’association des éleveurs de chevaux de race Camargue, ce demi-siècle de reconnaissance favorise aujourd’hui la popularité de l’équidé vivant dans les marais, au milieu des taureaux. Un mythe de Crin Blanc actualisé auprès du grand public, notamment à travers la réédition du livre de Denys Colomb de Daunant et du film réalisé par Albert Lamorisse.

Défense d'un patrimoine génétique unique

A travers la reconnaissance de la race du cheval Camargue, c’est également toute une culture et une manière de monter qui sont mises en lumière, avec en toile de fond la défense d’un patrimoine génétique unique. En 2018, 230 éleveurs de cheval Camargue s’impliquent pour défendre cette race dans huit régions françaises. Un cheval rustique, immortalisé dans la quarantaine de manades que compte la Camargue mais capable de s’acclimater partout en France, comme en témoignent les réussites observées dans des élevages du Nord ou de Normandie. Un animal qui a un coût : le prix d’une jument Camargue varie de 5.000 à 8.000 euros, et de 15.000 à 25.000 euros pour des étalons.

Interviews : Thierry Trazic (président de l’Association des Eleveurs de Chevaux de race Camargue), Eloïse Otalora (membre de la manade Fourmaud), Jean Jalbert (directeur de la Tour du Valat, propriétaire du domaine du Petit Saint-Jean).