Salindres : Derrière l'annonce de fermeture d'une usine, un territoire veut défendre son bassin économique industriel
L’annonce de la suppression de 68 postes sur le site historique de l’entreprise de chimie Solvay à Salindres résonne comme un changement de paradigme économique aux portes d’Alès. Au-delà des polémiques liées à l’activité polluante de cette industrie et du combat syndical initié, c’est désormais tout un territoire qui défend le profil de son ADN industriel. C’est effectivement au milieu du XIXe siècle que Salindres est devenu pendant trente ans l’unique berceau au monde de l’extraction de l’aluminium, avant de se spécialiser dans l’industrie chimique ou la production de catalyseurs.
En 2024, les Trente Glorieuses de cette époque sont bel et bien révoquées… Sur ce site de Solvay, les industries de Rhône-Poulenc ou de Rhodia ont connu des effectifs atteignant presque 1300 salariés à la fin des années 70. Alors, le plan social annoncé sonne le glas d’une certaine idée de l’industrie, au grand dam des politiques locaux et des décideurs économiques qui n’entendent pas baisser les bras.
L’investissement et le renouvellement des activités font partie des possibilités envisagées, même si cela doit passer par la requalification d’un site actuellement classé Seveso. Toutefois, les personnalités politiques du bassin alésien - présenté comme le 2e pole industriel de la Région Occitanie, avec plus de 4.000 emplois dans cette catégorie - n’entendent pas tirer un trait définitif sur la production des TFA, employés à 60% dans l’agro-alimentaire et à 40% en pharmacie, pour des traitements contre les cancers et les diabètes.
Par ce combat, Salindres et ses 3700 habitants, le bassin de population du Grand Alès et plus généralement l’Agglo et la Région ne veulent pas rester inactifs face à cet état de fait entrepreneurial. Avec un objectif réaffirmé par tous les élus : la protection des emplois industriels.
Interviews : Jacques Rivier (retraité, ancien salarié de l’usine de 1979 à 2013), Jean Luc-Gibelin (vice-président PCF de la Région Occitanie, délégué aux Mobilités et aux Infrastructures des Transports, adjoint au maire de Salindres), Jalil Benabdillah (vice-président SE de la Région Occitanie, délégué à l’Économie, à l’Emploi, à l’Innovation et à la Réindustrialisation), Christophe Rivenq (président NF d’Alès Agglo, 1er adjoint au maire d’Alès et conseiller régional d’Occitanie).