Sous-effectif, salaires faibles : La protection de l’enfance à bout de souffle
À seulement 15 ans, Safa est l'une des résidentes les plus anciennes de l'établissement de Béziers, où elle a été accueillie il y a 7 ans. Comme des milliers d'autres enfants et adolescents, elle fait partie des 400 000 jeunes en France nécessitant une protection. Bien qu'elle se sente à l’aise ici, son quotidien, pas toujours simple, est marqué par de nombreuses règles.
Ces contraintes, nécessaires, permettent d’établir un cadre structurant pour ces adolescents. Après un parcours semé d'embûches, la jeune fille nourrit aujourd'hui le rêve de devenir pédiatre. Elle a observé, au fil de son séjour dans l'établissement, une évolution dans le profil des jeunes placés.
Un psychologue, un infirmier et quatre éducateurs se relaient pour accompagner jusqu’à leur majorité près de 47 pensionnaires. Vincent fait partie de cette équipe, toujours en flux tendu.
Conséquences : les difficultés à prendre en charge certains jeunes en détresse psychologique. Autre point noir, les salaires des encadrants ne sont pas à la hauteur des responsabilités qui pèsent sur leurs épaules. La commission d’enquête parlementaire, créée mi-mai pour examiner les lacunes des politiques de protection de l’enfance, a été brutalement interrompue par la dissolution de l’Assemblée nationale début juin. Dans un effort pour relancer ce travail essentiel, le groupe PS a depuis proposé une résolution visant à rétablir cette commission.