Montpellier
Sport
Par Lapierre Tristan
Publié le 03/12/2020 à 10:00

Boxe vs Covid-19 : Le combat qui envoie un club amateur dans les cordes

Un témoignage aux allures d’appel à l’aide

Aurore est la secrétaire du Boxing club montpelliérain. Depuis quelques semaines, elle vit dans l’inquiétude. Son association est dans les cordes après les mesures gouvernementales successives qui l’ont contraint à la fermeture.


Au BCM, en temps normal, se côtoient boxeurs amateurs et professionnels, loisirs et espoirs de tout âge. Installé dans le quartier Figuerolles, on y enseigne le noble art depuis près de 50 ans et a vu passer des boxeurs de renom qui sont passés entre les mains de l’entraîneur maison, Daniel Barry.

Les exploits de Duhaupas paraissent aujourd’hui bien loin alors que le BCM est au bord de la fermeture.


Et pourtant ! Septembre : C’est le mois de rentrée pour tous les adhérents et les bénévoles. L’espoir est alors le sentiment qui prédomine au sein du club. Après un premier confinement qui a perturbé la saison précédente, le club se relève et tente de positiver après cet épisode qui aurait pu le laisser KO. Comme c’est le cas à chaque rentrée, la pérennité du club dépend du nombre de licences qui vont être prises. Le millésime 2020 sera marqué du sceau de la crise sanitaire, et certains adhérents pourraient ne pas reprendre leur licence.


Mais rapidement, l’espoir et les sourires, dissimulés par des masques, s’estompent. Deux semaines après notre tournage, le Gouvernement, pour contrer le rebond de la pandémie, décide de durcir le ton. Montpellier passe en zone d’alerte renforcée. Au BCM, les inscriptions sont loin d’être terminées. Et déjà, les pratiquants loisirs qui représentent 50% des adhésions , sont priés de rester chez eux. Seuls les espoirs, les pros et les enfants ont alors le droit d’enfiler les gants. Les galas sur lesquels le club comptait pour renflouer les caisses sont annulés. Pour continuer à faire vivre le club, des sessions en plein air s’organisent sous l’impulsion de Tony, boxeur et coach bénévole. Mais la situation pose problème pour certains boxeurs qui devaient passer professionnels. Sans combat programmé, leur carrière est à l’arrêt.


Une volonté à toute épreuve qui va s’assombrir après le passage à l’heure d’hiver et le couvre-feu fixé à 21 heures fin octobre. La nuit tombe plus tôt et les sessions en plein air ne sont plus possibles. L’obscurité gagne du terrain et le 30 octobre, elle s’apprête à envahir le gymnase municipal Louis Lachenal. Le reconfinement est annoncé fin octobre. Un reconfinement qui a l’effet d’un uppercut. Le rideau tombe sur des dizaines de milliers de clubs amateurs en Occitanie. Devant l’incertitude liée à la crise sanitaire, les adhérents se sont faits rares depuis la rentrée. Les 40 licences délivrées par le BCM représentent un bien maigre butin en comparaison des 140 de la saison passée. Si l’Etat débloque des aides destinées aux clubs professionnels, le BCM n’est pas concerné. Seule la fédération française de boxe bénéficiera d’un fonds de compensation. Le Boxing club, lui, doit composer avec les 1500 euros alloués par le fonds de solidarité.

Les associations comme le Boxing club montpelliérain vont donc devoir se serrer la ceinture. Le monde associatif vacille mais ne veut se résoudre à jeter l’éponge. Une lueur d’espoir tout de même : le Gouvernement a annoncé la réouverture progressive des clubs. Les adultes pourraient remettre les gants début janvier.