La Camargue ne serait pas la Camargue sans ses grandes étendues sauvages nichées entre terre et mer. À l'Ouest, les plages de sable fin s'allongent au soleil, dont l'enchanteresse pointe de l'Espiguette. À l'Est, le Petit Rhône se faufile. Des chevaux immaculés galopent dans le vent, laissant perplexes de solides taureaux noirs au regard ténébreux. Autour d'eux les oiseaux migrateurs s'envolent, bigarrés : héron pourpre, butor étoilé, grande aigrette, ibis falcinelle... Ils trouvent dans cette terre sauvage un espace naturel préservé et un terrain de jeu unique. À bien y regarder, le paysage porte les traces de la présence humaine : rizières, vignobles, salins... Si la Camargue n'a jamais cherché à se faire aimer des hommes, elle s'est laissée amadouer au fil des siècles.
Port stratégique
Avec fierté, le gardian veille, droit sur sa monture, tel un vigile de dame Nature. Sur cette terre de traditions réputée pour ses manades de taureaux et de chevaux, la bouvine est placée au rang d'art ancestral. Les courses camarguaises forment les champions, les fêtes votives font office de rites de partage. Le patrimoine historique de la région témoigne lui aussi de la ferveur avec laquelle nos ancêtres ont apprivoisé ce coin de paradis. Qu'il s’agisse de l'abbatiale de Saint-Gilles ou de la cité d'Aigues-Mortes dont les remparts se dressent, majestueux. Une ville fondée au XIIIe siècle par Saint Louis, déterminé à doter le royaume de France d'un port stratégique donnant accès à la Méditerranée. On ne peut qu'imaginer l'émotion que le pieux roi Capétien a ressenti en s'arrêtant à la tour Carbonnière, poste douanier surgi des marais, puis en embarquant depuis la forteresse d'Aigues-Mortes en direction de la Terre Sainte pour y mener la 7e Croisade.
Alice Rolland
OT Aigues-Mortes : 04 66 53 73 00.
