Toulouse
Culture
Par Thomas Anne-Laure
Publié le 16/11/2017 à 13:04

Ci-je-gis : faire le mort, le temps d'une photo

Le Groupe Merci, compagnie de théâtre toulousaine, présente jusqu'au 14 janvier 2018 une exposition photographique d'un nouveau genre au Couvent des Jacobins à Toulouse. Intitulée "Ci-je-gis !", elle résulte d'un processus participatif dans lequel le public était invité à se faire photographier ... en mort. Les portraits, exposés dans le grand réfectoire du couvent des Jacobins, invitent à méditer sur la mort, mais aussi sur la vie, car il s'agit avant tout de théâtre !

Se découvrir … en mort. C’est l’étrange expérience à laquelle est conviée le public dans l’installation photographique « Ci-je-gis » présentée au Couvent des Jacobins. 

Jean-Philippe Mercier est surpris : "Je ne me vois pas, je vois mon grand-père. Mais je suis agréablement surpris par le côté esthétique. Les photographes ont presque trop bien fait leur travail. Je me trouve pas mal en mort". 

Les modèles qui se prêtent au jeu deviennent acteurs. Pour entrer dans le rôle, ils sont invités à tirer au sort une phrase de méditation autour de la mort. Ils sont ensuite maquillés, puis habillés d’un costume qu’ils superposent à leurs vêtements avant d’être photographiés. Incarner son propre mort : pour Jean-Philippe, ce processus répond à des motivations très personnelles. "J'ai enterré mon père il y a un an, après avoir perdu ma mère un an plus tôt. C'est une manière pour moi d'être avec eux, plutôt que d'aller regarder un bout de pierre. Et puis le hasard a fait que j'ai tiré une phrase qui racontait leur histoire, j'en suis encore bouleversé". 


Les clichés, 120 au total, sont tirés au format réel et exposés dans le réfectoire des Jacobins, lieu funéraire par excellence puisqu’il abrite des reliques de St Thomas Daquin, une crypte ou des ossements des Dominicains.  


"Le rôle des théâtreux c'est de lever des questions. C'est un moment de théâtre qui se passe ici. L'exposition se visite individuellement avec une lampe frontale, elle est théâtralisée", explique Joël Fesel, directeur artistique du Groupe Merci. 


"On a l'impression que c'est quand même vivant avec le bruit autour". "Cette exposition fait vivre la mort" ; pour les visiteurs, grâce à cette mise en scène, rien de morbide dans cette exposition de gisants.  


Si les séances photo sont désormais clôturées, l’exposition, elle, est visible jusqu’au 14 janvier prochain.