Toulouse
Société
Par Chassagnon Franck
Publié le 04/02/2019 à 10:54

Concours de plaidoirie du Mémorial de Caen : Les deux premiers lauréats sont d'Occitanie

"Enculé, sodomite, pédé" ces mots chocs ont été employé par Tristan Deslogis, élève à l'école des avocats de Montpellier. En janvier dernier, il a remporté la deuxième place au concours de plaidoirie du mémorial de Caen dans la catégorie élèves avocats. Un concours national qui permet aux participants de défendre une violation des droits de l'Homme sur un cas avéré.

Une fierté pour ce jeune homme qui a choisi de plaider le cas d'un étudiant homosexuel en Tunisie dans sa plaidoirie intitulée "Pas d'arc-en-ciel sur Tunis". S'il a décidé de choquer pour mieux interpeller le public, c'est apparemment ce qui a plu à Me Henri Leclerc, président du jury. 

Le grand prix, c'est une toulousaine qui l'a remporté. A 27 ans, Sarah Nabet a su convaincre grâce à sa prestance, sa sincérité et surtout son sujet polémique sur Michel Cardon, le plus vieux détenu de France. Après avoir entendu parler de ce cas dans la presse, Sarah s'est rendue dans le cabinet de l'avocat de l'accusé, afin d'étudier ce dossier qui date des années 1970. Elle découvre alors un personnage condamné à perpétuité pour meurtre en 1977.

Pour réaliser sa plaidoirie, elle prend le parti de montrer l'homme qui se cache derrière ce crime : un homme qui a vécu enfermé pendant 40 ans, victime d'un AVC, sourd d'une oreille, aveugle d'un oeil et privé de son droit le plus fondamental, sa liberté. Son message : "En enfermant Michel Cardon en prison à vie, vous l'avez condamné à une mort lente."

Après avoir rédigé un texte de 20 pages, c'est grâce à l'aide de Bertrand Desarnauts, président de l'école des avocats de Toulouse, et d'Etienne Durand-Raucher, directeur des études de l'école des avocats de Toulouse, qu'elle a vu naître sa plaidoirie. 

Pour Etienne Durand-Raucher, ce qui a fait la différence auprès du jury, c'est la sincérité et l'émotion transmise ce jour là.

Michel Cardon est d'ailleurs passé en commission d'application des peines le 30 mars 2018, il a été libéré le 1er juin 2018.

Si Tristan Deslogis souhaite devenir avocat fiscaliste, Sarah Nabet se dirige vers une vocation de pénaliste. Tout deux devraient prêter serment dans quelques mois, avant de devenir juristes à leur tour.