Les 3.000 festivals culturels qui se tiennent tous les étés en France se savaient sur la sellette. Ceux programmés même après le 14 juillet restent très menacés. Monique Teyssier, présidente et directrice artistique du Festival de Thau dont la 30e édition doit se tenir sur plusieurs communes du Bassin de Thau (34), du 20 au 28 juillet, nous confie ses inquiétudes, après l’allocution d’Emmanuel Macron, ce lundi 13 avril.
Le président a indiqué que « les grands rassemblements sont interdits au moins jusqu'à mi-juillet » ce qui reste assez flou pour cette directrice de festival qui accueille chaque année entre 8.000 et 12.000 personnes et dont l’édition anniversaire devait débuter exceptionnellement le 22 mai.
Plusieurs questions demeurent : est-il possible de se lancer avec une édition resserrée avec toutes les garanties sanitaires, proposer un festival moins ambitieux, sans la venue des groupes étrangers qui étaient attendus. Les festivals seront-ils soumis à recevoir moins de public à la fois…. Autant d’éléments que Monique Teyssier souhaite obtenir très prochainement de la part du ministère de la Culture. Un ministère interpellé par le Syndicat des Musiques Actuelles (SMA), dont le festival était l’un des 150 signataires, le 7 avril dernier, d’une lettre ouverte qui demandait plus de visibilité sur l'avenir des festivals d'été.
Un report en septembre envisageable ?
Reste d’autres options à étudier. L’annulation pure et simple qui est une décision qui n’est pas sans conséquences économiques pour un festival qui s’auto-finance à 60 %. Son avenir passera par le maintien intégral et sans conditions de tous les financements publics… Un report en septembre est également une option « mais sous condition de concertation » avec les autres organisateurs de festivals. En attendant de prendre une décision, qu’elle souhaite annoncer cette semaine, Monique Teyssier veut rester positive en s’appuyant sur les bonnes volontés de coopération du milieu culturel.
Mais une question reste en suspens, est-ce que le public suivra…
