Toulouse
Société
Par Forgeois Stéphanie
Publié le 07/08/2020 à 11:00

Coronavirus : les associations viennent en aide aux nouveaux précaires

C'est le même rituel pour les Restos du coeur depuis le 1er juillet. Tous les soirs et ce jusqu'au 31 août, ils viennent aux Minimes à Toulouse distribuer des repas sous forme de colis aux personnes les plus précaires.

Et cette année le nombre a doublé passant de 400 à 800 chaque soir sur trois sites différents : le Ramier, la place aux cochons et le quartier des raisins. Une situation exceptionnelle pour les associations qui doivent eux aussi faire face à la crise du coronavirus. Le nombre de bénéficiaires a bel et bien augmenté depuis le mois d'avril. Il a donc fallu s'adapter. Gel hydroalcoolique, masque, distanciation physique, tout est mis en place pour continuer à venir en aide sans mettre en danger la santé des personnes et des bénévoles.

Mais tout cela a un coût puisque les Restos du coeur en sont a 90 000 euros de charge supplémentaire. Pour Christiane Giovannini, présidente des Restos du coeur en Haute-Garonne, la situation devient désespérante. "Avec la Covid19 on a un recrudescence et cela ne va pas être temporaire, nous on s'y prépare pour plusieurs mois. On a donc besoin de bénévoles pour préparer les colis et les distribuer et on a besoin d'aide financière", explique-t-elle. 

Les estivales, c'est un élan de solidarité interassociatif créé il y a deux ans par le Secours catholique. L'idée étant de continuer à être présent pour les personnes dans le besoin même l'été. "On est parti du constat que l'été les associations ferment mais le monde de la précarité continue à vivre. On a donc commencé par donner des repas à une centaine de personne et en fin de saison on est arrivé à 450 repas tous les soirs. L'année d'après nous avons lancé un appel aux autres associations toulousains. Seuls les Restos du coeur et la Banque alimentaire a répondu présent", nous confie Andrew Nguyen, Coordinateur du pôle errance précarité du Secours catholique délégation Ariège-Garonne.

Perte d'emploi, manque de travail saisonnier pour les étudiants, familles monoparentales devant assurer des repas matins midi et soirs, nouveaux pauvres, les profils défilent. Certains ont vu leur projet de réinsertion dans le monde du travail repoussé à cause de la crise. Et avec les nouvelles règles sanitaires, les bénévoles n'ont plus le temps de discuter avec eux et d'apprendre à les connaitre. " On a perdu ce lien social qui était important car on ne fait pas que distribuer des repas. On leur demande comment ils vont, on les conseille et on essaye de les aider davantage. Avec le coronavirus ils viennent juste chercher leur repas mais ils ne peuvent pas rester avec nous" se désespère Joëlle Pozza, référante du site des minimes à Toulouse. 

Si la situation ne s'améliore pas en France, les associations craignent que le nombre de personne précaire augmente d'ici le mois de septembre. Ils espèrent néanmoins recevoir des dons et mobiliser plus de bénévoles pour pallier aux futurs besoins.