Montpellier
Culture
Par Lapierre Tristan
Publié le 26/11/2019 à 11:52

Dans les coulisses du prochain album de Nino Baliardo, gitan sans filtre

"Manitas de Plata" résonne dans un petit studio d'enregistrement de Saint-Aunès, commune de l'est montpelliérain


Trois mots qui composent un refrain entêtant et diablement cadencé qui doit rythmer une chanson éponyme. L'interprète de ce titre ? Le neveu de l'ancien guitariste statufié sur le parvis de l'Hôtel de ville de Montpellier : Nino Baliardo. Ce membre fondateur des Gipsy Kings et créateur du tube "Djobi, Djoba", qui occupa pendant 40 semaines les charts américains, s'apprête à sortir un nouvel album. Après un disque dédié à Picasso, c'est désormais à Manitas qu'il veut rendre hommage. 


Nino est une force tranquille, un gitan qui s'exprime plus naturellement en catalan qu'en français. Un homme fier et un brin nostalgique de la période durant laquelle il était sur le devant de la scène. Un succès mondial qui tranche avec la simplicité de son mode de vie. Proche de sa famille, il vit dans la modeste cité Gély du quartier Figuerolles de Montpellier. Dans son appartement en travaux, il conserve de véritables trésors tels que la guitare de Manitas, des photos de ses rencontres (Picasso, Charlie Chaplin ou encore, toute proportion gardée, Téji Savanier, footballeur du MHSC qui fait partie de sa famille) et ses nombreux disques qui témoignent d'une carrière déjà longue. 


Aujourd'hui, sans donner de chiffre exact, Nino admet que "Djobi, Djoba" lui a rapporté gros. Et que, même plusieurs décennies après, les revenus versés par la SACEM sont considérables et participent au relatif confort de sa famille. Une famille qui n'est jamais bien loin. C'est d'ailleurs au pied de son immeuble, au coeur de la cité où son 4*4 noir est garé, que nous croisons la soeur de Manitas de Plata. Une femme fluette aux tempes grisonnantes qui retrouve une seconde jeunesse quand vient l'heure d'évoquer le timbre de voix de Nino, son neveu. " Il n'y avait que Manitas pour accompagner Nino ! Il a une voix extraordinaire ! ". 


Cette voix extraordinaire, il tente de la remettre au goût du jour. Dans une industrie musicale toujours plus concurrentielle, il est un peu "à l'ancienne". Il me demandera même, sur le trajet allant de la cité Gély au studio photo situé à Castelnau-le-Lez, "Tu sais comment on fait toi, pour mettre ses disques sur les plateformes de streaming ?". C'est un peu le paradoxe de Nino, en quête de lumière mais semble-t-il pris de court par ce milieu qui évolue trop vite. Il faut parvenir à faire parler de soi, à s'adresser à ses fans, à montrer une image moderne et singulière. Pour cela, ce jour-là, il décide de faire un shooting photo pour alimenter son site internet et son blog. C'est aussi ici qu'il tournera "bientôt" le clip de sa chanson "Manitas de Plata". Souriant bien que toujours soucieux de l'image qu'il renvoie, il se prête au jeu et se fait tirer le portait durant de longues minutes, sa guitare posée sur sa cuisse, le pied sur une chaise. 



Ce sujet vous plongera dans les coulisses du futur album de Nino Baliardo, chanteur à la voix unique, gitan sans filtre.