Le secteur du tourisme est très impacté par l’épidémie du Covid-19. Comment l’Etat va aider et soutenir la filière ?
Le Prêt Garantie par l’Etat (PGE) pour le tourisme en Occitanie atteint aujourd’hui 641 millions d’euros, en majorité ce sont des entreprises des départements de Haute-Garonne et de l’Hérault qui l’on demandé.
Pour aider la filière touristique, nous avons mis en place une panoplie d’aides et de soutiens, notamment le Prêt Tourisme distribué par BPI France avec un différé de 2 ans et une maturité de 10 ans, au total 18 milliards d’euros d’aides, qui se décomposent pour moitié, 9 milliards d’aides directs avec la prise en charge de l’activité partielle jusqu’au mois de décembre 2020 et l’autre moitié, 9 milliards d’euros dédiés au financement et à l’investissement.
Dans une crise, il faut manier à la fois le microscope, c’est à dire le très court terme, avec la saison estivale qui s’annonce et la longue-vue, à savoir le tourisme de demain, pour rester au niveau des autres destinations à travers le monde qui ont émergé depuis 15, 20 ans. Même si la France reste première destination mondiale en terme d’attractivité touristique, elle ne doit pas rester les deux pieds dans le même sabot.
A-t-on plus d’informations sur les conditions d’ouverture des établissements ?
Les cafés et les restaurants situés en zone verte pourraient rouvrir à partir du 2 juin, si les conditions sanitaires le permettent. Nous avons notamment reçu un avis du Haut Conseil de la santé publique (HCSP) sur les modalités d’ouverture, qui est plutôt encourageant, si les mesures barrières d’un mètre entre les tables sont respectées.
Quand les campings pourront-ils rouvrir ?
Depuis la semaine dernière, un premier assouplissement a été apporté, je m’en réjoui, je me suis beaucoup battu pour ça au sein de l’Etat, il permet aux propriétaires de mobil-home ou d’emplacement dans un camping de pouvoir y accéder, parce que beaucoup d’entre eux habitent dans le rayon de 100 kilomètres. L’instruction a été donnée aux préfets de permettre à cette clientèle d’accéder au camping.
Quoiqu’il en soit, je porte la demande des professionnels de pouvoir rouvrir dans les prochains jours, lors de cette 2e phase de déconfinement. Les professionnels des campings ont travaillé sur des protocoles sanitaires très sérieux et il me semble important qu’ils puissent rouvrir tout simplement pour mettre fin à une distorsion de concurrence, puisque les autres hébergements, les hôtels et les gîtes sont ouverts. Il n’y a pas de tourisme pour tous sans les campings.
La règle des déplacements dans les 100 kilomètres autour du domicile sera-t-elle assouplie ?
Le rayon des 100 kilomètres a permis une première offre touristique d’ultra proximité, un certain nombre de sites culturels, naturels et de zones vertes ont pu dans un premier temps rouvrir. Le 14 mai, le premier ministre, a précisé que les français pourraient partir en vacances en France Métropolitaine et en Outre-mer en juillet et en août, donc ça veux dire que par définition le cercle sera agrandi, tout cela évidemment en fonction des résultats enregistrés par la lutte contre le virus, ces résultats sont en amélioration et on s’en réjouit.
L’Espagne a annoncé une probable ouverture de ses frontières au moins de juillet, qu’en est-il de l’ouverture des frontières en France ?
Ce qui est clair, c’est que la France n’est pas une île et on voit qu’un certain nombre de pays voisins ont d’ores et déjà fait un certain nombre d’annonces sur l’ouverture de leurs frontières, je pense à l’Espagne, à l’Italie, à la Grèce. C’est pourquoi lors de la réunion des ministres Européens du tourisme la semaine dernière, j’ai appelé à une plus forte coordination, nous avons trop d’annonces unilatérales ces dernières semaines, il est important d’avoir cette coordination à la fois pour les protocoles sanitaires et pour l’ouverture des frontières. Je crois qu’au alentour du 15 juin les Etats européens seront en mesure de donner une visibilité sur la réouverture des frontières entre pays européens. Il ne faut pas que nous soyons le dernier Etat à ouvrir mais il faudra rester bien évidemment mobilisé sur la dimension de sécurité sanitaire parce qu’on doit continuer cette lutte contre le virus car le virus lui ne prend pas de vacances.
