Vergèze
Environnement
Par D'Harlingue Julie
Publié le 09/03/2020 à 14:39

Des nichoirs à chauves-souris dans les vignes pour combattre les nuisibles du raisin

C’est en 2016 que le Caveau d’Héraclès, situé entre Vergèze et Codognan, s’est lancé dans un projet agro-écologique porté par dix exploitations de viticulteurs. Un plan qui passe par la plantation de haies entre les vignes, habitat de choix pour des espèces protégées, qui, au fil des années deviennent des alliés pour les viticulteurs. Depuis quatre ans maintenant, le plan en question est porté par une vingtaine de personnes dont deux associations spécialisées sur les chauves-souris et les oiseaux.

Dans le cadre de leur certification bio, les exploitants agricoles n’ont pas de recours au phytosanitaire dans les vignobles. Il leur faut pourtant combattre le terrible ver de la vigne, l’eudémis, dont les ravages sur les grappes peuvent faire perdre une récolte entière. La nature étant bien faite : l’eudémis a un prédateur, la chauve-souris. Raison pour laquelle les viticulteurs ont fait installer dans les arbres bordant leurs exploitations une cinquantaine de nichoirs pouvant héberger différents types de pipistrelles, qui sont également des espèces protégées.


Une nouvelle forme de symbiose entre l’agriculteur et l’animal devenu un « auxiliaire de culture ». C’est pour cette raison que tout est mis en place afin de favoriser le développement de la population des chauves-souris autour de ces vignes, avec l’installation d’abris artificiels et de nichoirs (45 pour les oiseaux, 50 pour les chauves-souris). Les deux associations, qui travaillent sur l’évolution de la population, ont noté la présence 14 espèces de chauves-souris parmi lesquelles plusieurs types de pipistrelles ou encore des grands rhinolophes ; de mésanges, de huppes, de roliers et d’hiboux petit-duc chez les oiseaux. Ces entités contrôlent le taux d’occupation (70% pour les oiseaux et 10% pour les chauves-souris) et pourraient orienter leurs recherches dans les prochaines années sur le régime alimentaire des oiseaux.


Entièrement financé à hauteur de 20.000 euros par la DRAF à son lancement - Direction régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt -, le plan va être reconduit cette année et semble convaincre les viticulteurs. Certains d’entre eux ont même mis la main à la pâte afin de construire et d’installer certains abris de chauves-souris sur les 1.000 hectares de vignes du caveau. Pour la famille Delmas, qui est passée en bio à la fin des années 90, cette méthode est en train de faire ses preuves et devra s’inscrire dans la durée pour être pleinement efficace, associée à la technique de la confusion sexuelle afin de stopper le développement des eudémis de la vigne.