Toulouse
Economie
Par D'Harlingue Julie
Publié le 28/09/2020 à 18:30

Dossier : Avec le plan social d'Airbus, quel avenir pour la filière aéronautique ?

C’est une lettre reçue comme un coup de massue pour les salariés du groupe Airbus à Toulouse, en cette rentrée. 3 378 emplois seront supprimés par l’avionneur français, sur les 15 000 prévus. Aujourd’hui, les syndicats négocient l’accord d’activité partielle de longue durée et un accord de plan de sauvegarde de l’emploi pour le 15 octobre. Quel avenir peut-on réserver à Toulouse, capitale Européenne de l'aéronautique ? 

Incompréhension chez les salariés de Force Ouvrière. Après la diffusion dans la presse d'une lettre du PDG d'Airbus Guillaume Faury aux salariés du groupe en fin de semaine dernière - indiquant vouloir recourir aux départs contraints en raison de la crise et non plus seulement aux départs volontaires - les syndicats montent au créneau. C'est le cas de FO, qui ne comprend pas pourquoi une telle lettre a été envoyée à l'ensemble des salariés alors que les négociations sont encore en cours. Un mail jugé "anachronique" par Jean-François Knepper délégué syndical. Ce dernier rappelle qu'il reste du temps et de la place pour avancer dans les négociations, et que FO a des pistes pour éviter les départs contraints : la formation professionnelle.


Le groupe Airbus a réalisé une perte d’1 milliard d’euros de chiffre d’affaire au premier semestre 2020 à cause de la crise sanitaire.

Conséquence directe : l’un des plus gros sous-traitant, le groupe Latécoère annonce des suppressions de postes : 1 tiers des salariés en moins. Le site de Labège, en périphérie toulousaine pourrait cesser son fonctionnement.

 

Georges Méric (PS), le président du Conseil départemental de Haute-Garonne, évoque un "tsunami social". Car le secteur de l’aéronautique et du spatial pèse lourd. Avec 800 entreprises et 100 000 emplois, ce sont 60 milliards 400 millions d’euros de chiffre d’affaire qui ont été engrangés en 2016. L’Occitanie est la plus grande région d’Europe de l’aéronautique et du spatial, à égalité avec l’Ïle de France.


Peut on imaginer Toulouse sans Airbus ?


Pour sauver le seul bastion de l’aéronautique français, les élus s’en remettent à la Région : un fond de de 50 millions d’euros est débloqué, mais appellent aussi l’État. 15 milliard ont été injectés par le gouvernement pour soutenir la filière aéronautique dont 7 milliards pour Airbus . Objectif : sauver une génération sacrifiée. " Parce que, pour les jeunes c'est un enjeu, mais c'est un enjeu aussi pour la compétitivité de l'entreprise, si vous sacrifiez les générations montantes, si vous sacrifiez ceux qui sont formés par les générations sortantes, alors vous risquez d'avoir un problème de compétitivé", répondait Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée en charge de l'industrie, en juillet dernier lorsqu'Airbus évoquait déjà le plan social. 

 

Mais pour que l’économie de la ville rose ne s’écroule pas, ne faudrait-il pas crééer une nouvelle politique fiscale ? La chambre de commerce et d’industrie de la haute Garonne n’exclue pas l’idée de fonder une « zone franche ».

Aujourd’hui, les syndicats parlent de 3 000 départs volontaires plutôt que de licenciements secs chez Airbus. Et préfèrent rester optimiste. Pour 2021, le carnet de commande repart à la hausse.

Le nouvel horizon pour le local et le national, c’est le développement de l’avion vert d’ici 2035.