Montpellier
Société
Par Miailhes Antoine
Publié le 16/10/2020 à 18:20

Dossier : Comment les Ehpad gèrent-ils la crise sanitaire ?

Avec la pandémie de Covid qui repart et les foyers de contamination détectés dans certains établissements, les Ehpad de France et de notre région doivent s'adapter. Au point de parfois devoir interdire toute visite pour leurs résidents. Une décision dure à prendre, parfois non sans conséquence.  


Deux fois par semaine, Bénédicte se rend dans un Ehpad à Nîmes pour rendre visite à sa mère Denise. Durant plusieurs heures, elles peuvent se voir, parler du quotidien, des enfants, de l’école. Bénédicte doit seulement respecter une règle : "Ne pas prendre maman dans les bras. Mais quand on sait que c'est pour son bien, on accepte la contrainte." Une contrainte facilement acceptée donc, car l’éloignement durant le confinement a été compliqué à supporter pour Denise. "Maman a perdu beaucoup de poids durant cette période, mais depuis que l'on se revoit, elle reprend de l'appétit."


Plusieurs clusters en Occitanie


Voir un proche alors que la pandémie gagne peu à peu du terrain, tous n'ont pourtant pas cette chance. Certains établissements d'Occitanie doivent fermer leurs portes aux visiteurs à la suite de découvertes de clusters. C'est le cas à Perpignan, à la mi-octobre où plus de 80 personnes ont été déclarées positives. Même situation à Montpellier en début de mois lorsqu'une quarantaine de résidents et une quinzaines de salariés apprennent qu'ils sont porteurs du coronavirus. L'établissement héraultais a donc dû revoir son fonctionnement : "On fait en sorte que les résidents soient dans leurs chambres à la prise des repas, et on limite ou annule carrément toute activité collective", explique Eric Ponce, son directeur. 


La solution trouvée dans le Tarn? 


Pourtant malgré la situation, certains Ehpad tentent d'éviter d'isoler leurs résident. C'est le cas d'un établissement basé à Salles, dans le Tarn. Ici, son directeur, Guillaume Marzocchi expérimente une grande première en Occitanie : le lieu regroupe uniquement des personnes de plus de 65 ans porteuses de la Covid-19. "On a voulu retenir les leçons du confinement", raconte Guillaume Marzocchi. "Certes la seule solution pour éviter la progression d'une épidémie en Ehpad, c'est d'isoler les résidents. Mais sur l'aspect mental, c'est très néfaste pour eux". L'expérience doit durer trois mois et pourrait-être amenée à durer un peu plus, en fonction de l'épidémie. Au total, ce projet a coûté 120 000 euros, et a été en partie financé par l'Agence régionale de santé.