Perpignan
Société
Par Chassagnon Franck
Publié le 03/12/2020 à 17:43

Dossier : Comment s'organiser pour aider les sans-abris en plein confinement ?

Double peine pour les personnes sans-abris. Non seulement elles subissent le froid de l’hiver, mais aussi le confinement dehors, en pleine crise sanitaire.

Comment les associations parviennent gérer face à la forte demande ? Nous avons suivi une équipe de la Croix rouge française, un soir de mois de novembre à Perpignan.

En cette période ou chacun doit rester chez soi, la situation est très délicate pour les personnes sans domicile fixe. A chacun son histoire...

Mickaël est de Paris, cela fait deux semaines qu'il se rend dans cet abri de nuit à Perpignan. Le confinement ne l'a pas empêché de vagabonder puisqu'il a passé quelques jours sur Montpellier où cela a été très difficile pour lui, obligé de dormir dehors dans le froid.


Luis lui vit à Perpignan depuis 27 ans. Mais sa vie a basculé en novembre 2019 : il perd son logement à cause de problèmes de voisinage. Depuis, il vient tous les jours dans ce centre d'hébergement d'urgence de la Croix Rouge situé à l'hôpital de Perpignan. Le confinement l'impact énormément notamment dans sa recherche et demande de logement. Il a lancé plusieurs dossiers, fait des demandes à l'AIVS (une agence immobilière spécialisé dans les logements sociaux), mais rien n'y fait toutes ses procédures ont été stoppées à cause du confinement. Luis se sent démuni et incompris.


Une activité qui a augmenté de 300% depuis le début du confinement


À cause de la crise sanitaire, des places d'hébergement supplémentaires ont été créé suite au confinement. Le département des Pyrénées-Orientales compte 425 places, 64 au centre d'hébergement d'urgence de la Croix Rouge à l'hôpital et une quarantaine à l'abri du nuit. Par ailleurs des distributions de masques sont organisés depuis le mois de septembre, 350 000 ont aussi été distribués à la fin du mois de novembre.


La Croix Rouge a aussi étendu ses plages horaires d'accueil, car contrairement au reste du pays, leur activité a fortement augmenté. «  Elle a augmenté de 300%, détaille David Rogala, Directeur du pôle social de la Croix Rouge des Pyrénées-Orientales. Mais on doit être présent dans ces moment-là pour les aider dans leurs tâches administratives. »


Si, dans ce centre la Croix rouge peut encore accueillir les sans-abris la nuit et faire respecter les gestes barrières, ce n’est pas le cas partout. Comme au sein de l’association Saint-Vincent-de-Paul qui se voit refuser chaque soir 25 personnes en mal de toit. Le centre de mise à l’abri accueille seulement les personnes précaires pour les repas.


Aujourd’hui, la fondation Abbé Pierre fait état de 10 millions de pauvres en France, la barre a été franchie en 2020.

Le fond européen d’aide aux plus démunis vient d’être maintenu pour les 7 prochaines années. Une somme de 870 millions d’euros qui permet de nourrir ou d’offrir une assistance matérielle aux plus précaires mais qui ne résout pas la question du logement. Aujourd’hui l’état dit avoir ouvert plus de lits mais les associations, comme le secours populaire disent "ne pas voir la différence avec l'année passée".