Gallargues-le-Montueux
Santé
Par Chassagnon Franck
Publié le 10/11/2020 à 17:06

Dossier : En temps de Covid-19, peut-on parler de "professions à risques" ?

Souvenez vous… Nous avions applaudis les aidants, tous les soignants, les éboueurs, les hôtes de caisse, qui étaient au front lors du premier confinement… Aujourd’hui il faudrait rendre hommage à tout le monde.Car si le président de la république Emmanuel Macron a appelé chacun à continuer le travail pour ce 2ème confinement, c’est parce que patrons et salariés ont appris à vivre avec le virus. Peut-on encore parler de "professions à risques" ? 


À Saint-Jean, au nord est de Toulouse, Laetitia va deux fois par semaine rendre visite à Arlette Rodriguez, 85 ans veuve depuis un an. Laetitia est aide à domicile à l'APEF depuis 4 ans et elle s'occupe de Mme Rodriguez depuis un an. Lors du premier confinement Laetitia n'avait pas pu travailler car elle devait garder son enfant, mais le pour deuxième confinement avec l'école ouverte, elle a pu continuer de travailler et d'assurer son service d'aide à la personne pour le plus grand plaisir d'Arlette. Même si elle ne voit Laetitia qu'une à deux heures chaque fois, pour la femme âgée c'est un grand réconfort de pouvoir parler avec quelqu'un et de ne pas sentir seule. Laetitia fait le ménage, le repassage et parfois elle va avec Arlette récupérer des courses. Même si Laetitia effectue un métier "à risque", c'est avec grand plaisir qu'elle le fait. Et bien évidement elle prend toutes les mesures sanitaires pour se protéger mais surtout protéger Mme Rodriguez (gants, masque, blouse et gel hydroalcoolique).

Au niveau de l'APEF à Saint-Jean, il y a 30 intervenants et 300 bénéficiaires et pour le deuxième confinement 95% des effectifs continuent de travailler.


Pour ce deuxième confinement, Philippe Boghanim, dentiste à Toulouse, a reçu l'autorisation de l'ordre des médecins d'exercer pleinement son métier contrairement au premier confinement où seules les opérations d'urgences étaient autorisées. Même s'il pratique un métier à risque, tout est fait pour assurer une protection sanitaire exemplaire dans le cabinet. Les patients doivent porter une charlotte, déposer leurs affaires (sac, veste) dans un bac. Port de lunettes de protection du patient pendant le rendez-vous. Gant, masque et visière pour le médecin. Certaines opération comme le détartrage ne sont pas effectuées lorsque ce n’est pas primordiale.Depuis le début de ce 2ème confinement il ne voit pas le nombre de consultation baisser. Il a toujours autant de patients. Pour les patients, ils font confiance à leur médecin et se sentent en sécurité pour venir au cabinet.

 

Hormis les métiers en lien avec des rassemblements, aujourd'hui, chacun est appelé à ne pas arrêter de travailler pendant ce reconfinement jugé plus "léger" que le précédent par le président de la République. " Les gestes barrières, sont efficientes si elles sont appliquées. À partir de là, on ne peut pas parler de 'profession à risque' ", explique Docteur Murielle Alvarez, infectiologue au service des maladies infectieuses et tropicales au CHU de Purpan. 


Rappeler à tous les secteurs d’entreprises, les gestes barrières pour éviter tout cluster et ainsi éviter le ralentissement de notre économie… C’était le but de cette réunion organisée à la préfecture de l’Aude, en lien avec l’agence régionale de santé et la médecine du travail. Pour ne pas chavirer une nouvelle fois, le bateau a besoin de tous ses matelots à bord.

"Tous les métiers sont essentiels à la Nation", insiste Philippe Rolland, le directeur du Service Interentreprises de Santé au Travail - Sist de Narbonne. 

 

Si la culture de la protection est dans les moeurs pour les métiers de service, elle l’est moins auprès du secteur du BTP ou dans les bureaux. La médecine du travail a appelé à la vigilance de tous lors des pauses cigarettes ou des rendez-vous à la machine à café. De son côté, le gouvernement encourage chacun à faire du télétravail 5 jours sur 5 dès qu’il est possible de le réaliser.