Gallargues-le-Montueux
Société
Par D'Harlingue Julie
Publié le 09/11/2020 à 18:07

Dossier : La bonne santé de l'apprentissage malgré la crise sanitaire

D’après un premier sondage réalisé par la Direccte, les centres de formation d’apprentis font fureur. Des apprentis au rendez-vous… à l’heure où un phénomène pas banal s’observe : ll y a aujourd’hui  + d’offres de contrats d’apprentissage que de demande. Une hausse de l’offre qui est la conséquence du plan #1jeune1solution lancé par l’État cet été.

Jusqu’en février 2021, toute entreprise qui embauche un apprenti a droit à une aide exceptionnelle. Voici le dossier de la rédaction. 

Noam est originaire de l'Aude, il vient de commencer sa première année en tant qu'apprenti en BTS Aménagements paysagers et pour cela il est parti au CFA Agricole de Rivesaltes dans les Pyrénées-Orientales. A la suite de plusieurs stages effectués auparavant, Noam a donc trouvé sans trop de difficultés l'entreprise qui l'accueille comme apprenti, d'autant qu'il a été aidé par le CFA qui travaille en lien avec de nombreuses sociétés.


Le CFA de Rivesaltes accueille 200 apprentis. La rentrée 2020 est assez particulière à cause de la crise sanitaire, et pour la première fois la tendance s'est inversée : il y a plus de demandes d'apprentissage de la part des entreprises que d'apprentis.


Sur la région Occitanie il y a plus de 35 000 apprentis. Dans les Pyrénées-Orientales le constat est le même, trop d'offres et pas assez de jeunes pour répondre à la demande.


Cette nouvelle tendance s'explique par le plan de relance #1jeune1solution mis en place par le gouvernement. Le 23 juillet 2020, un budget de 6,5 milliards d'euros a été lancé pour aider les jeunes sur le marché du travail pour la rentrée de septembre 2020. Ainsi, les entreprises qui souhaitent prendre des apprentis touchent entre 5 000 euros (pour un apprenti de -18ans) et 8 000 euros (pour un apprenti de +18ans) pour le recrutement d'un jeune en contrat d'apprentissage ou de professionnalisation. Grâce à ces aides de l'État, nombreuses sont les entreprises qui cherchent des apprentis.


Noam alterne donc 15 jours de cours avec 15 jours en entreprise. Il a choisi la société Paysages Catalans basée à Sainte-Marie-La-Mer. Ce jour-là il effectue un chantier de réaménagement paysager sur la commune de Pia. Son employeur Grégory Bringuier est lui-même un pure produit de la filière apprentissage. Passionné par la transmission de son métier, c'était logique pour lui d'embaucher des apprentis. Ainsi chaque année, il en prend deux en BTS, l'aide gouvernementale représente donc un véritable coup de pouce car les coûts pour ces deux recrutements sont nuls.


Il travaille donc en lien avec le CFA de Rivesaltes pour trouver les candidats parfaits.


A l'heure actuelle, le CFA a encore 38 demandes d'entreprises qui n'ont toujours pas trouvé d'apprentis. L'établissement a donc établi plusieurs partenariats comme avec la mission locale et pôle emploi, une solution pour peut-être pouvoir répondre à toutes les offres. Car les apprentis peuvent être recrutés jusqu'au mois de décembre.


Du côté de la mission locales jeunes des Pyrénées-Orientales, même constat : cette année est inédite et particulière. La covid-19 a changé les contrats d'apprentissages avec le plan de relance. Aujourd'hui ils ont encore plus de 300 offres d'entreprises, qui ne trouvent pas d'apprentis. Pour la directrice la réticence des jeunes est due au contexte sanitaire mais aussi parce qu'ils ne connaissent pas réellement les modalités de l'apprentissage. A la fin du mois d'octobre 2020, 23 500 jeunes étaient suivis à la mission locale des Pyrénées-Orientales.


C'est pourquoi, l'organisme met en place chaque matin des sessions "job dating", l'occasion de recruter et sensibiliser les jeunes à l'apprentissage. Un gros travail d'accompagnement est effectué par la mission locale afin de lever tous les freins pour accéder à l'emploi (recherche d'appartement, monte dossier, aide à la mobilité, aide dans l'entreprise, etc).