Montpellier
Société
Par Miailhes Antoine
Publié le 15/09/2020 à 18:00

Dossier : La gratuité des transports à Montpellier

C'est une promesse que Michäel Delafosse (PS), le nouveau maire de Montpellier, a défendu tout au long de sa campagne des municipales à Montpellier. Depuis le premier week-end de septembre, les transports en commun sont désormais gratuits à Montpellier pour tous les habitants de la Métropole. 


  "C'est une mesure qui défend la justice sociale, qui agit pour l'environnement et la qualité de l'air". Michaël Delafosse (PS), nouveau maire de Montpellier depuis le mois de juin, n'a cessé de défendre sa promesse de gratuité des transports publics. C'était même son cheval de bataille durant toute sa campagne en tant que candidat, afin de voir le centre ville se libérer peu à peu de la voiture et des bouchons quotidiens. Après un scrutin élargi dans le temps en raison de la crise sanitaire, l'élu passe à l'action. Sa mesure est maintenant effective les week-ends, pour tous les habitants de la Métropole. Le coût de cette première étape de gratuité : 5,6 millions d'euros sur un an. Cette gratuité va ensuite évoluer sur toute la semaine pour les séniors et les jeunes, avant une généralisation à tous les locaux d'ici 2023.


Faire des choix pour financer


Sur le financement, Michaël Delafosse se veut clair : "Il va falloir faire des choix sur certaines dépenses. Par exemple nous avons déjà choisi de ne plus financer la gratuité des parkings, pour trouver les ressources qui financent cette première partie de la gratuité". Nul doute que le nouveau maire devra aussi trouver d'autres postes d'économies, car chaque année, les recettes de la billetterie sur le réseau de transports TAM sont estimées à 39 millions d'euros. "Cette gratuité a de toute façon un coût significatif" , souligne Maxime Huré, le directeur du comité scientifique de l'Observatoire des villes du transport gratuits. 


Une mesure tenable sur le long terme? 


Pour le maître de conférences en sciences politiques à l'Université de Perpignan, ce choix de la gratuité est avant tout un choix politique : "Il existe des maires, aujourd'hui, qui veulent financer cette gratuité pour résoudre des problématiques environnementales, sociales. Actuellement, il est possible de la financer par des subventions publiques ou par l'augmentation du "versement mobilité", un impôt payé par les entreprises. A l'échelle d'un mandat, c'est tout à fait tenable. En revanche, la question de la durabilité se pose sur 15 ou 20 ans", explique le chercheur, rajoutant qu'actuellement "on a très d'études qui existent sur ce sujet, c'est pour cela qu'il sera très intéressant de surveiller l'exemple de Montpellier". Une chose est certaine d'après l'Observatoire des villes du transport gratuit, la gratuité s'accompagne souvent d'une hausse significative de la fréquentation. A Dunkerque par exemple, où cette mesure est en place depuis 2018, la fréquentation a bondi de 85% en semaine.