Toulouse
Société
Par Miailhes Antoine
Publié le 06/11/2020 à 18:00

Dossier : Le harcèlement scolaire, comment briser le silence ?

C'est un fléau qui touche 1 enfant sur 10 d'après les chiffres nationaux : le harcèlement scolaire. De simples paroles, gestes ou menaces à répétition, peuvent plonger les victimes et leurs proches dans un véritable enfer. Face au problème qui s'expose de plus en plus sur le terrain médiatique, des associations essayent d'agir. 


Malgré les années qui passent, Benjamin garde encore un douloureux souvenir de son année de terminale. "Un ami m'a fait complice de vols de cartes-bleues, et lorsque les faits ont été dévoilés, il a fait de moi son bouc-émissaire." Le jeune-homme a alors 17 ans, croque la vie à pleine dent, fait de la natation à haut-niveau, mais il est pris dans la tenaille. Il subit alors des menaces répétitives et des coups de pression : "Une fois, cette personne est venue en me disant que la Police allait s'occuper de moi, de plus, dans les couloirs il attendait toujours que je sois seul pour me dire de me taire sur cette affaire". Face au contexte anxiogène permanent, Benjamin est vite déscolarisé, il perd près de 20 kilos, et termine aux urgences un jour de Mars 2017. "Ce jour-là j'ai vraiment cru qu'on allait le perdre", raconte sa mère, Nadia, qui n'a rien vu venir. "Je culpabilise encore de ne pas avoir agi à temps. Je lui faisais confiance car j'étais persuadée qu'il allait finir par me parler". 


Apprendre à vivre ensemble


Grâce à sa famille et ses amis, Benjamin a réussi à remonter la pente petit à petit. Il goûte à nouveau aux joies simples de la vie et étudie à l'université. "Le seul conseil que je donnerai c'est pour les parents", glisse le jeune homme. "Il faut vraiment être attentif à l'enfant. Car il n'arrivera pas forcément à parler, mais il va à un moment avoir des attitudes qui font que l'on doit se douter qu'il se passe quelque-chose". Alors pour faire face à un fléau qui touche 1 enfant sur 10, des associations, notamment à Toulouse, interviennent dans les établissements scolaires. "Ce qu'on leur inculque avant tout, pour anticiper ce problème, c'est d'accepter de vivre ensemble", explique Tiphaine Dugrand, la présidente de l'association Les Outsiders. "Les enfants doivent s'exprimer sur leurs opinions, les émotions qu'ils ressentent en fonction des individus. On en parle tellement peu, qu'il y a certains enfants qui ne se rendent pas compte qui peuvent être harcelés, ou l'inverse, qui peuvent se retrouver harceleur."