Lourdes
Economie
Par Miailhes Antoine
Publié le 07/10/2020 à 18:25

Dossier : Le tourisme religieux mal en point

Secteur qui emploi plusieurs milliers de personnes à Lourdes, le tourisme est aujourd'hui bien mal en point sur cette commune de 15 000 âme située dans les Hautes-Pyrénées. La crise sanitaire ne l'a pas épargné et les conséquences pour hôteliers, restaurateurs pourraient s'avérer désastreuses. 


Depuis 1858 et sa création, le sanctuaire de Lourdes n'a jamais été fermé. Ses grilles sont toujours restées ouvertes, même durant les deux guerres mondiales. La fermeture durant le confinement est donc une première historique, dont beaucoup de gens, ici, se seraient passé. A commencer par les hôteliers ou les propriétaires de restaurants qui ont dû fermer durant plusieurs mois, et qui une fois le confinement levé, ont eu du mal à refaire leur retard. "Je suis resté ouvert tout l'été, mais seulement pour de la clientèle individuelle", reconnaît Pierre Durant, qui possède un hôtel non loin du vieux centre. "Mais au final ça ne fera que 20% de mon chiffre d'affaire annuel. Je reste ouvert pour faire quelque chose et ne pas déprimer". 


Tout ce qui est annulé est perdu sur l'année


Le coup de blues, tous en ont été victimes durant la période estivale, car Lourdes attire chaque année 3 millions de touristes, dont 1,2 million de pèlerins qui viennent pousser les portes du sanctuaire. Et les pèlerins constituent une clientèle importante. "A chaque pèlerinage ce sont plusieurs milliers de réservations qui sont enregistrées. Du coup, tout ce qui a été annulé est automatiquement perdu sur l'année.", analyse Christian Géli, le président de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie du département des Hautes-Pyrénées. Il y a donc de la casse, certains ont déjà perdu jusqu'à 80% de leur chiffre d'affaires. 


Une crise de modèle ? 


Un chiffre qui fait mal à un secteur qui pèse énormément à Lourdes. Ici, 3900 personnes vivent du tourisme, tout comme 3000 à 4000 saisonniers qui viennent chaque été trouver un emploi. Alors le modèle lourdais est-il en crise ? Son maire, Thierry Lavit (SE) n'hésite pas à l'affirmer en tout cas. La Mairie, le Conseil départemental et la Région ont donc décidé de travailler main dans la main afin de repenser l'économique sur laquelle se base la commune. "On ne peut pas penser que tout repartira comme avant", reconnaît Carole Delga (PS), la présidente de la Région Occitanie. Les collectivités songent donc à d'autres solutions : "Comme mettre en avant l'écrin montagnard qui entoure Lourdes, mais aussi soutenir le développement agroalimentaire ou industriel, afin que Lourdes retrouve de l'emploi" conclut Carole Delga. Face à cette crise, des entreprises locales travaillent sur le futur. La Ciergerie de Lourdes, premier fournisseur en bougie du sanctuaire, vient de lancer sa plate-forme commerciale sur internet. Un outil pour relancer ses ventes fortement touchée par la situation actuelle. Cette année elle devrait commercialiser 100 tonnes de bougies, contre 500 habituellement.