Toulouse
Société
Par Miailhes Antoine
Publié le 30/09/2020 à 18:30

Dossier : Une précarité plus importante depuis le début de la crise sanitaire

C'est le scénario tant redouté depuis le début de la crise sanitaire, les suppressions d'emplois se multiplient dans tous les secteurs. Plusieurs milliers d'entreprises mettent les clefs sous la porte ou vont prochainement fermer, entraînant dans leur chute les salariés. Ces derniers se retrouvent alors sans emploi, avec moins de revenus. Conséquences de nouveaux publics en viennent à taper aux portes des associations caritatives. 


"Je n'aurai jamais pensé un jour voir du public issu de la classe moyenne me faire part de ses peurs de se retrouver en pleine misère". Ce triste constat, Houria Tareb le fait pourtant un peu plus chaque jour. Secrétaire générale du Secours populaire en Haute-Garonne, elle a vu la fréquentation de ses centres grimper de 47% depuis la crise liée à la Covid-19. Les personnes qui viennent y chercher à manger ou des vêtements ne sont pas seulement des personnes à la rue, mais aussi des étudiants, des intermittents du spectacles ou des auto-entrepreneurs. "Jusqu'ici, la peur de l'avenir je ne la percevais pas chez ces gens là", rajoute-t-elle. 


Un taux de pauvreté supérieur à la moyenne nationale


Un tableau qui ne risque pas d'embellir l'image de l'Occitanie déjà répertoriée comme l'une des régions les plus pauvres de France. D'après les derniers chiffres de la Fondation Abbé-Pierre, 18% de la population y vit sous le seuil de pauvreté (1041 euros par mois pour une seule personne), soit 4 points de plus que la moyenne nationale. Ce constat alarmant pour les classes moyennes, la fondation en fait également le constat. D'après sa directrice régionale, Sylvie Chamvoux-Maitre, la crise sanitaire pourrait mettre à la rue de nombreux foyers dans notre Région : "Certains ont pu tenir deux ou trois mois car leurs propriétaires se sont montrés compréhensifs, ou parce-que les expulsions locatives ont été gelées. Mais si demain, l'économie ne repart pas et que l'on ne vient pas en aide à ces familles, certaines risquent vraiment de se retrouver sans toit".