Toulouse
Société
Par Thomas Anne-Laure
Publié le 12/04/2018 à 07:40

EPIDE de Toulouse : Un cadre citoyen pour les décrocheurs scolaires

Les EPIDE (Etablissements Pour l’Insertion Dans l’Emploi) sont des structures accueillant des jeunes de 18 à 25 ans en rupture avec le système d’apprentissage. Accueillis en internat, dans un cadre d’inspiration militaire, ces jeunes, qu’on appelle des « volontaires », sont accompagnés pour construire un projet professionnel. Au-delà des enseignements classiques qui vont leur permettre d’acquérir une formation, c’est surtout la dimension citoyenne qui fait la spécificité de ces EPIDE. Nous nous sommes rendus dans l’EPIDE de Toulouse, 19e centre ouvert en France, en avril 2017. 


Il est 8h25. Comme tous les matins, volontaires et encadrants se rassemblent pour le lever de drapeau. Levés à 6 heures, les volontaires ont déjà pris leur petit-déjeuner et effectué les TEC, les travaux d’entretien collectifs. Extérieurs, réfectoire, chambres, sanitaires : à tour de rôle et selon un planning établi, les 150 volontaires sont en charge de la propreté de ces espace. Avec revue à la clé. 


C’est précisément ce cadre d’inspiration militaire que viennent précisément chercher les volontaires, dont beaucoup envisagent d’intégrer l’Armée ou la Police. Près de la moitié des 50 encadrants sont d’ailleurs d’anciens militaires. 


A l’apprentissage de la discipline s’ajoute une sensibilisation aux grands enjeux de la citoyenneté, en misant sur l’échange et des méthodes ludiques.  Ce jour-là, les responsable de l’association Du côté des femmes proposent un jeu de l’oie géant pour réfléchir aux inégalités hommes/femmes.  


Quasiment chaque jour, une action citoyenne est organisée à l’extérieur. Aujourd’hui, quelques volontaires sont venus nettoyer un parc de loisir en Ariège, à trois-quart d’heure de Toulouse.  


En échange de l’entretien de ce parc, l’Epide a pu réaliser ici un séjour de cohésion : trois jours de vie en autonomie qui permettent aux nouveaux arrivants, une trentaine tous les 2 mois, d’expérimenter le vivre-ensemble. De quoi créer de la solidarité entre les volontaires, qui peuvent ensuite s’entraider dans leur recherche de stage et de formation. 


Car l’objectif des volontaires, c’est bien de décrocher, à terme, un emploi. Fraîchement arrivés à l’Epide, ces jeunes débutent leur parcours d’insertion professionnelle. Ils débattent aujourd’hui de la signification du mot « travail ». 


Les conseillers en insertion appliquent tous la méthode ADVP, pour Activation du Développement Vocationnel et Personnel dont l’objectif est de rendre le volontaire acteur de son projet. 


Les jeunes restent en moyenne 8 mois ici, le temps de préparer leur entrée dans une formation en vue d’apprendre un métier. Car l’Epide n’offre pas de diplôme qualifiant. 


Devenir éducatrice ou intégrateur cabine, policier ou militaire : tous les jeunes sont portés par un projet qu’ils n’auraient jamais pu mettre en place dans le système scolaire classique. L’Epide est là pour donner une chance à des jeunes souvent cabossés par la vie.