Saint-Gilles
Economie
Par Chay Christophe
Publié le 23/04/2019 à 14:41

Gard : avec ou sans IGP, les producteurs de fraises de Nîmes gardent la pêche !

La gariguette et la ciflorette ont le vent en poupe auprès des consommateurs. Deux variétés de fraises cultivées en pleine terre, sous abris, et très prisées pour leur qualité et leur saveur gustative. Malheureusement, ce succès n’a pas forcément souri aux producteurs des Costières de Nîmes qui avaient travaillé au début des années 2000 à une appellation protégée « fraises de Nîmes ». Un long processus qui s’était matérialisé par la fondation d’une association des producteurs des fraises de Nîmes puis par la création de l’IGP « fraises de Nîmes » en 2013.


Aujourd’hui, sur la trentaine d’arboriculteurs producteurs des dites variétés, il ne reste plus que trois producteurs gardois ! Deux sur Beaucaire et un sur Saint-Gilles, et tous trois ne peuvent plus utiliser l’appellation « fraises de Nîmes » réglementée par l’IGP. Une règlementation trop stricte selon eux, à laquelle les crises arboricoles de 2009 et 2011 n’ont rien arrangé.


Des producteurs qui critiquent le nombre de contraintes administrative pour satisfaire la labellisation de l’IGP. Des critiques qu’appuient les étaliers de fruits et légumes aux Halles de Nîmes, qui ont vu progressivement la chute de nombre de producteurs de gariguettes, dont la saisonnalité court du mois de mars à celui de mai.


De son côté, l’organisme certificateur tempère les critiques des agriculteurs en affirmant que l’IGP a bel et bien été créée et qu’elle peut être bien être réactivée dès lors qu’un nombre suffisant de producteurs pourra assumer le coût du procédé et répondre aux exigences du cahier des charges et des contrôles. Aujourd’hui, les priorités des producteurs gardois de gariguettes et ciflorettes se placent sur le maintien de la qualité du produit et d’une main d’oeuvre qui a tendance à se raréfier.


Interviews : Olivier Dumont (administrateur du GIE « Les Chênes verts » à Saint-Gilles), Catherine Richer (déléguée territoriale à l’INAO, Institut national de l’Origine et de la Qualité), Martine Durand (étalière aux Halles de Nîmes).