Ancien boucher reconverti éleveur et agriculteur depuis neuf ans, Jimmy Felon a installé son exploitation agricole à Vauvert en 2014. Il élève ses ovins et ses caprins en plein air, sans bergerie et effectue de la vente directe.
Depuis février, son troupeau, composé de 350 têtes - avec trois races de brebis : Blanche du Massif Central, Rouge du Roussillon et Tarasconnaise - qui occupe des pâturages à Vauvert, Caissargues ou aux portes de Nîmes, est la cible d’attaques répétées d’un prédateur bien identifié par l’éleveur : le loup.
8 bêtes ont été tuées, la dernière en date, mercredi dernier, dans les vignes, une agnelle âgée de 3 ans, qui venait de mettre bas, et dont la progéniture n’a plus de mère et ne peut plus téter. Un manque à gagner pour l’éleveur, d’autant plus que les indemnisations ne tiennent pas compte de la valeur de certaines lignées de race ou du travail de sélection accompli en amont par l’éleveur. Aux yeux de la profession, l’Etat dédommage le kilo de viande plutôt que le travail de sélection.
Dans le Gard, c’est toute une profession qui est à bout face à la question du loup, présent depuis un an en territoire de Costières. Les éleveurs ont dénombré 250 bêtes tuées depuis le début de l’année entre Caissargues, Vauvert, Beauvoisin, Le Cailar ou encore Franquevaux, où des poulains et du bétail Camargue ont été attaqués. Des éleveurs qui ne peuvent répliquer que par des « tirs de défense », si tant est qu’ils soient présents, le troupeau étant souvent la cible d’attaques de nuit.
Le préfet du Gard disait en 2017 ne pas pouvoir dépasser le plafond d’une trentaine de loups abattus par an, proposant une aide en amont pour financer la pose de grillages et l’apport de chiens de garde. Des aides jugées insuffisantes au regard des pertes comptabilisées par les éleveurs, qui vont manifester ce jeudi à Nîmes, considérant que leur « métier est en péril » et que le loup « n’est pas chassé ». Ils réclament le droit de pouvoir le faire, dénonçant au passage l’inertie des autorités sur le sujet.