Depuis plusieurs décennies, les manadiers ont entamé une lutte administrative sur la question de leur responsabilité civile lors des lâchers de taureaux organisés dans les fêtes votives. Une organisation dangereuse dès lors que survient un accident sur le parcours de l’abrivado, l’éleveur étant responsable de son animal, quel que soit le risque pris par la personne se retrouvant sur le parcours.
Avant la crise sanitaire, la Fédération des manadiers a estimé le total de réparation des préjudices à près de cinq millions d’euros. Un coût exorbitant pour Groupama Méditerranée, l’un des principaux assureurs des manadiers, qui a annoncé un désengagement de couverture sur ce genre de manifestations. Un sujet suffisamment grave touchant à la fois les manadiers mais aussi les élus et les responsables des territoires où l’on compte près de mille jours de fêtes votives pour le seul département du Gard !
Après plusieurs auditions au Sénat, les manadiers ont poursuivi le dialogue, la concertation et initié les tables rondes avec les maires des communes concernées par ces manifestations taurines ainsi que les parlementaires, sénateurs et députés. Depuis un an, le nouveau préfet du Gard a souhaité que la réflexion se porte sur une actualisation des différentes chartes et que ces dernières puissent fusionner en un nouveau guide de sécurité.
Question centrale, la responsabilité du taureau et de son manadier, fixée dans le marbre par le Code civil, pourra ainsi être recadrée par tout maire organisant une fête votive. Le but est évidemment de responsabiliser toute personne se mettant sur le parcours d’un lâcher de taureaux et de lui faire prendre conscience du risque encouru.
Depuis le 14 mars 2025, la Préfecture du Gard a ainsi édité un nouveau guide de sécurité pour ces fêtes traditionnelles qui sert de support aux maires devant prendre des arrêtés municipaux et rendre la rédaction de ces derniers la plus précise possible. L’idée est évidemment de prévenir tout accident, d’en réduire le risque et surtout de décharger la responsabilité civile des manadiers face à l’inconscience de certains spectateurs.
Interview : Bérenger Aubanel (vice-président de la Fédération des Manadiers).
