Nîmes
Politique
Par Chay Christophe
Publié le 25/11/2020 à 10:21

Gard : stratégies et grandes manoeuvres autour de l’élection à la présidence du Conseil départemental

Le calendrier électoral classique aurait dû convoquer un scrutin départemental en mars 2021, mais la crise sanitaire du Covid-19 est passée par-là, repoussant certainement de trois mois la dite-échéance. Entre temps, le président socialiste du Conseil départemental du Gard, Denis Bouad, a été élu sénateur. La loi sur le cumul des mandats l’empêchant de rester à la tête de l’exécutif départemental, l’ancien maire de Blauzac a dû démissionner de son poste de président.


Vendredi matin se tiendra donc une nouvelle élection à la présidence du Département alors que se prépare en coulisses le Budget 2021. Sur la ligne de départ, Françoise Laurent-Perrigot sera la candidate de l’Union de la Gauche, qui devrait être portée par les 22 voix de sa majorité relative. 24 suffrages sont effectivement nécessaires pour obtenir la majorité absolue lors des deux premiers tours de scrutin.


Face à la prétendante socialiste, l’Union de la Droite et du Centre annonce la candidature de Richard Tiberino, qui devrait bénéficier de 21 voix, mais également des 3 bulletins du RN, qui a apporté son soutien à l’ancien adjoint à la Sécurité de la Ville de Nîmes. Une hypothèse que refusent les groupes LR et UDI, qui misent plus sur une dissension à gauche. Effectivement, Denis Bouad et Alexandre Pissas, actuel président par intérim du Département, se sont livrés une guerre picrocholine tout au long de l’été autour de leur candidature aux élections sénatoriales dans le Gard.


Alexandre Pissas pourrait-il faire perdre sa famille politique dans un conseil départemental historiquement implanté à gauche depuis 1871 ? La Droite et le Centre vont-ils provoquer la démission de Richard Tiberino s’il obtient 24 voix - dont celles du RN - laissant une nouvelle fois la majorité au groupe composé par des conseillers départementaux socialistes, communistes et écologistes ? D’autres candidatures sont-elles envisageables et jusqu’alors tenues secrètes afin d’entretenir un poker menteur entre les élus ? En 2015, l’actuel sénateur LR du Gard, Laurent Burgoa, s’était retiré du scrutin avant le 3e tour, préférant laisser gagner le socialiste Denis Bouad plutôt que de prendre le risque de se faire élire président du conseil départemental avec les voix du FN.


Interviews : Nicolas Meizonnet (député RN de la 2e circonscription du Gard et conseiller départemental du canton de Vauvert), Laurent Burgoa (sénateur LR du Gard et conseiller départemental du canton de Nîmes-3), Thierry Procida (président de l’UDI du Gard et conseiller départemental du canton de Nîmes-1), Alexandre Pissas (président PS du Conseil départemental du Gard et maire de Tresques).