Alès
Société
Par Chay Christophe
Publié le 28/12/2018 à 12:42

Gard : Un appel à la grève de la police scientifique pour la nuit du nouvel An

La Police technique et scientifique (PTS) compte un total de 2.500 personnels à travers la France (2% des effectifs de la Police nationale), organisée depuis vendredi dernier en une intersyndicale regroupant trois entités. L’une d’entre elles, le SNIPAT, appelle à la grève dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier, afin de demander une amélioration du statut des agents. Cette revendication, demandée depuis des années par l’intersyndicale, sera d’ailleurs au centre des discussions prévues le 8 janvier 2019 lors du rendez-vous avec le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner.

Des policiers scientifiques qui veulent obtenir le statut dérogatoire qui ferait des agents de la PTS des personnels actifs de la Police nationale française. Cela reviendrait à reconnaître que la pénibilité et la dangerosité de leur métier exposent les agents à un risque particulier ou à une fatigue exceptionnelle, à l’instar des pompiers, des surveillants de prison, des douaniers ou des contrôleurs aériens. « Pour le délinquant, le criminel, voire le terroriste, les personnels de police technique et scientifique sont des policiers à part entière ; seule l’administration fait la différence » explique le SNIPAT, initiatrice du mouvement de grève.


Répartis en 3 grades - agent, technicien, ingénieur - les policiers scientifiques, parfois appelés« sédentaires », soulignent la même pression sur le terrain et des contraintes identiques à celles des fonctionnaires de police nationale lorsqu’ils sont notamment amenés à manier des corps ou manipuler des matières dangereuses. Un métier qui a également énormément évolué depuis 30 ans avec le traitement de la délinquance de masse et l’intensification de la menace terroriste. Parmi leurs revendications, un alignement sur l’âge de départ à la retraite est réclamé par rapport à d’autres fonctionnaires : les policiers scientifiques ont des carrières longues qui les amènent à être actifs parfois jusqu’à 67 ans.


Les policiers scientifiques interviennent sur le terrain à tous les niveaux : cambriolages, lieux de crimes, observations dans les stades et les manifestations, astreinte de jour comme de nuit pour des analyses sur des accidents graves, des pollutions ou des risques sanitaires. La justice requiert leur expertise en permanence malgré des effectifs jugés insuffisants par les principaux intéressés. Un projet estimé à 20 millions d’euros avait été initié en 2015 par l’ancien ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, afin de prendre en compte les requêtes de la PTS avant de renoncer face à l’hostilité des cadres de la police. Des policiers nationaux qui ont été reçus au Ministère avant la trêve de Noël afin d’évoquer le règlement des heures supplémentaires non récupérées et non rémunérées. On en compterait 22 millions, ce qui représente un coût de 270 millions d’euros selon un rapport sénatorial publié en juin 2018. L’annulation de la réception des organisations de la PTS prévue avant Noël est à l’origine de ce mouvement de protestation.


A Alès, on compte 4 agents de PTS contre 9 sur une ville comme Nîmes.