À Montpellier, le CHU se prépare à passer au niveau 2 du plan blanc, à Toulouse on s'organise pour "anticiper la vague". Ce vendredi soir, l'Agence régionale de santé confirmait 520 cas de Covid-19 en Occitanie, dont 99 patients hospitalisés. Depuis le début de l'épidémie, 23 personnes sont mortes du coronavirus.
"On sent une accélération assez nette dans les dernières 24 heures", estime le professeur Pierre Delobel. Une accélération qui devrait se poursuivre sur les deux ou trois prochaines semaines, selon le chef de service des maladies infectieuses et tropicales du CHU de Toulouse. L'établissement reçoit actuellement deux à trois fois plus de patients en détresse respiratoire qu'en temps normal.
Le CHU de Toulouse se prépare à faire face. Le nombre de lits en réanimation pourra être porté de 83 à 195, voire plus. 300 à 350 respirateurs peuvent être rapidement disponibles. "Pour un patient en réanimation il faut en compter trois en hospitalisation, explique le professeur Pierre Delobel. Au-delà de 300 à 400 patients en réanimation on sera saturé".
La filière de prise en charge est en réorganisation avec, notamment, le concours du secteur privé en ordre de marche pour seconder l'hôpital public.
Plan blanc niveau 2
Une montée en charge à laquelle on est préparé à Montpellier. "Nous analysons la situation alsacienne" explique Thomas Le Ludec "nous devons avoir 2 à 3 phases d'avance" sur l'épidémie. Le niveau 2 du plan blanc devrait être déclenché ce lundi au CHU. Les services ont été réaménagés "en un temps record" se félicite le directeur général, pour une prise en charge spécifique des malades du coronavirus. Tout est fait pour libérer des lits. 21 000 consultations et interventions ont été reportées en quelques jours, le recours à la télémédecine quand c'est possible est en place, notamment dans les services de pédiatrie et de gériatrie.
Pour les cas sans gravité, le suivi des malades du Covid-19 confinés à domicile est fait à distance, via l'appli maison MHLink ; 120 patients sont actuellement "télésuivis" par le CHU de Montpellier.
Cellule d'écoute
"On surveille attentivement les stocks de lunettes de protection et de surblouses", Marc Penaud, le directeur général du CHU de Toulouse. Côté masques de protection, de nouveaux stocks viennent d'être attribués, de quoi tenir entre 2 et 3 semaines, selon l'établissement. La protection des hospitaliers, soignants ou non, est stratégique aussi à Montpellier. À ce jour, plus de 1000 agents sont en télétravail et toutes les semaines, un CHSCT est organisé avec les représentants du personnel. Pour le directeur Thomas Le Ludec, il s'agit d'anticiper là aussi d'anticiper la montée en puissance de l'épidémie : "Nous sommes en train de mettre en oeuvre une cellule d'écoute dédiée aux professionnels de santé pour faire face aux décès nombreux et au désarroi des familles."
